Contre les licenciements à Carrefour, la CGT se mobilise
Chez Carrefour, la CGT ne désarme pas. Opposée à la fermeture des magasins de proximité, la CGT appelle à une mobilisation le 15 juin 2018 à Aubervilliers, lors de... Lire la suite
Didier, Annick, Sandra, employés de Carrefour, sont descendus en train du Nord de la France pour manifester ce vendredi 15 juin devant les docks d'Aubervilliers, où se déroule l'assemblée générale des actionnaires du groupe de grande distribution. Le brouhaha assourdissant des vuvuzelas ne suffit pas à atténuer leur colère face à l'injustice. À leurs côtés, une centaine de salariés de Carrefour, mais aussi du groupe Vivarte, des cheminots, l'UD CGT du 9-3, quelques élus de gauche, partagent leur sentiment.
Début juin, Carrefour annonçait la fermeture de 243 magasins de proximité sur les 272 mis en vente, laissant sur le carreau 1850 salariés. Dans le même temps, l'assemblée générale des actionnaires a adopté les résolutions sur les rémunérations d'Alexandre Bompard qui selon le quotidien Libération perçut 1,9 million de rémunérations pour six mois de présence et de Georges Plassat, ex-PDG qui va toucher près de 17 millions d'euros. Deux mondes, séparés ce vendredi matin, par un cordon de CRS.
Jusqu'à présent, les magasins où travaillent les trois « ch'tis » sont épargnés par les fermetures. « Mais tout le monde est menacé, s'époumone Didier, boucher dans un supermarché Carrefour, à Marconnelle (62). Quatre CDD attendaient de signer leur CDI dans notre magasin. Il n'en est plus question, car des ex-collègues de Dia vont être reclassés ». Au bout de 38 ans de boite, Didier gagne 1200 euros mensuels. Même chose pour Annick, qui fait de la mise en rayon de 5 h 15 à 11 h 30 pour un salaire de 1200 euros. Les mots se bousculent au portillon. « Ce sont les impôts des citoyens qui financent les aides dont Carrefour bénéficie, en théorie pour embaucher et augmenter les salaires. Au lieu de quoi, le groupe annonce des licenciements », s'emporte Didier.
À ce jour, sur les 1 850 salariés visés par le plan social, seuls 300 se sont vus proposer une solution de reclassement (160 salariés ont été repris par une autre enseigne, 90 ont été reclassés en interne, 50 en externe). « Dans le lot, plusieurs employés, notamment des chefs de magasins et leurs adjoints, ont été contraints d'accepter un poste moins bien payé que celui qu'ils occupaient précédemment détaille Wafaa Fort, délégué syndical CGT Carrefour Centre-Ouest. Dans son plan social, Carrefour fait miroiter une prime de formation de 20 à 40 000 euros. Mais qui va pouvoir en bénéficier lorsque l'on sait que la plupart des employés en magasin sont faiblement qualifiés et que Carrefour ne leur a jamais permis de se former au long de leur vie professionnelle ».
Plus loin, un habitant de Beauvais, militant politique, témoigne du fait que Carrefour a refusé d'étudier les offres de reprises pour trois magasins, alimentant les accusations de la CGT, selon lesquelles Carrefour n'a pas vraiment cherché de repreneurs. D'ici le 22 juin, la Direccte devrait se prononcer sur la conformité ou non du PSE ; un comité central d'entreprise devrait se tenir le 28 juin.
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Alors que Tati, l'enseigne à bas prix, était placée en redressement judiciaire le 4 mai, près de 200 salariés manifestaient devant le magasin phare de Barbès, à Paris. Lire la suite