Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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Destruction du système de classifications, fin de la reconnaissance des diplômes, mise en miette des déroulements de carrière avec des salaires en dent de scie variant selon le poste, baisse globale du montant des salaires, remise à plat des 35 heures, disparition des primes d'ancienneté, de panier, de nuit, d'équipe… remise en cause du statut cadre etc. : cette énumération non-exhaustive dit l'enjeu des négociations engagée depuis 2016 entre l'UIMM et les syndicats.
Elle est si choquante que la plupart des salariés de la métallurgie ne croient tout simplement pas que tout ceci pourrait être leur réalité d'ici quelques mois si une mobilisation massive n'intervient pas rapidement. Les salariés des grands groupes -ayant donc le plus à perdre- font souvent l'erreur fatale de croire qu'ils seraient épargnés par leurs accords de groupes. Ce qui n'est évidemment pas le cas.
Pourquoi de si grands reculs font-ils aussi peu de bruit alors que la négociation est engagée depuis plus de cinq ans ?
Outre le silence patronal, il faut aussi noter celui de certaines organisations syndicales à l'exception de la CGT : les discussions engagées par les militants CGT dans les entreprises montrent que l'immense majorité de leurs collègues (y compris d'autres syndicats) ne sont tout simplement pas tenus au courant. Cette ignorance entretient un scepticisme face à un danger qui se précise pourtant de jour en jour.
Malgré le confinement, le lancement d'une pétition par la FTM CGT avec l'objectif de recueillir 100 000 signatures commence toutefois à marquer des points, mais souvent aussi beaucoup plus fortement dans les PME que dans les grands groupes où l'illusion de la protection est entretenue.
Pour autant, certains grands groupes, comme ArcelorMittal, ont commis la maladresse d'anticiper de manière un peu trop voyante les accords qui pourraient découler du nouveau dispositif conventionnel avec la suppression d'une prime (prime dite « de Saint-Eloi ») ou le rabotage de celle de départ à la retraite. Ceci devait provoquer une grève massive à Dunkerque en septembre 2020. Cette action a fait reculer la direction, mais il y a fort à parier qu'une fois signé le nouveau dispositif conventionnel de l'UIMM, tous les grands groupes de la métallurgie reviendront à la charge d'Airbus à Thales, en passant par Renault, Stellantis ou Arcelor. De l'ouvrier à l'ingénieur tous seront concernés.
Fonderies : forte déception à l'issue de la table ronde à Bercy
Depuis le début des négociations avec l'UIMM en 2016, plusieurs temps forts ont été organisés, cinq semaines d'actions, une manifestation nationale à Paris en octobre 2017 et dernièrement une action nationale le 23 mars 2021.
D'autres actions ont dû être différées pour cause de confinement. Invisibilisée par les énormes problèmes d'emplois dans l'industrie, les difficultés à mobiliser dans une période de confinement sur un problème jugé moins urgent que la fermeture imminente des fonderies ou de nombre d'entreprises de l'automobile, la question de la convention collective nationale de la métallurgie a pu passer au second plan. Or pour n'être pas une question d'urgence absolue, cette affaire n'en est pas moins un priorité absolue.
Depuis six ans, la CGT a multiplié les communications et les journées d'étude pour décrypter le projet patronal. Pour les sceptiques qui imagineraient que la CGT crie au loup, les comptes rendus de toutes les réunions de négociation sont en ligne sur le site de la FTM-CGT. Mais le dossier est un peu technique, complexe, encore faut-il avoir le temps pour s'en imprégner et réaliser l'ampleur des dégâts potentiels. D'où l'important travail d'information de la fédération.
Première grève victorieuse contre le nouveau dispositif conventionnel de l'UIMM
En outre, lors de la négociation, la CGT a été la seule organisation syndicale à proposer un contre-projet : une convention collective nationale de haut niveau partant du mieux-disant existant.
Mais une telle proposition ne peut aboutir qu'appuyée par un rapport de force qui la soutienne. D'où l'appel de la FTM-CGT à une nouvelle action nationale de la métallurgie dans les entreprises, les bassins d'emplois, et devant les chambres patronales territoriales.
Ces actions se conjugueront avec les autres mouvements déjà engagés dans les entreprises pour les salaires, les conditions de travail et bien sûr l'emploi industriel. Parmi les suites, on sait déjà que la profession sera très engagée le 1er mai et le 6 mai avec la filière automobile.
Mais au-delà de la métallurgie, la remise en cause de garanties collectives dans une profession aussi importante représente un danger pour l'ensemble du monde du travail. Gageons que la mobilisation et la signature de la pétition seront à la hauteur de la colère qui explose dans de nombreux bassins d'emplois et au-delà de la seule métallurgie ce 29 avril 2021.
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