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OTUS-VEOLIA

La grève est reconduite à Veolia Wissous

1 mars 2016 | Mise à jour le 20 février 2017
Par | Photo(s) : PHOTOPQR/LE PARISIEN
La grève est reconduite à Veolia Wissous

En grève depuis le 19 février pour la reconnaissance et l'application de leurs droits, les agents d'Otus-Veolia Wissous (Essonne), société de ramassage des ordures, ont été reçus hier, 29 février, par la direction régionale. Faute de prise en compte de leurs demandes et face aux demi-mesures envisagées, la grève, qui rassemble ouvriers et cadres, est reconduite.

Ils n'en peuvent plus de leurs conditions de travail déplorables et les dénoncent : récupération de jours de repos compensateur, régularisations d'erreurs récurrentes dans leurs bulletins de paie, limitation de la liberté de prise de congés, défaut d'information des salariés sur leurs droits fondamentaux, augmentations des salaires dont tous s'accordent à dire qu'elles se font à la tête du client, défaut de versement de primes sur objectifs…, la liste des doléances déposée sur la table de la direction le 19 février aurait bien justifié l'ouverture d'une négociation.

Ce que réclamaient les agents avec leur syndicat CGT. Mais le directeur de l'agence a choisi d'ignorer cette demande. Et de jouer, d'emblée, la carte du conflit et de son pourrissement. Assignant en référé une douzaine d'agents grévistes pour « entrave à la liberté de travail », le directeur ne s'est pas embarrassé de violer la législation sur le droit de grève en faisant remplacer les grévistes par des intérimaires.

Contesté pour ses méthodes harceleuses, ses provocations langagières récurrentes (certains évoquent même un « Toi, je vais te placarder contre un mur », ou encore un « Avant de me parler, apprends à parler ») et abus de pouvoir, le directeur de l'agence de Wissous fait désormais l'unanimité contre lui. Y compris parmi l'équipe d'encadrement : une secrétaire de direction et trois cadres sur une équipe de quinze ont décidé de rallier le mouvement de grève aux côtés des cent cinquante agents grévistes du collège « ouvriers ».

D'autres (une centaine de salariés tous collèges confondus) ne participent pas à la grève, mais se déclarent solidaires du mouvement.

SIX ANNÉES DE DROITS BAFOUÉS

« Tout a explosé lorsque nous avons découvert en janvier que, depuis 2009, l'équipe de nuit n'avait jamais bénéficié des jours de repos compensateur légal et obligatoire. Lorsque nous l'avons interpellé à ce sujet, le directeur nous a répondu que, de toute façon, la loi ne l'obligerait qu'à remonter trois ans en arrière et pas au-delà, alors qu'il avait le devoir, dès 2009, de nous informer et d'appliquer cette disposition légale », explique Georges-André M’Boungou, le délégué syndical CGT d'Otus-Veolia Wissous.

Côté cadres, ce sont surtout les primes sur objectifs qui cristallisent la contestation. « Normalement, lorsque les objectifs sont atteints, des augmentations significatives ou des primes doivent s'appliquer automatiquement, or, pour certains, rien ne vient », précise Georges-André M’Boungou.

FACE AUX DEMI-MESURES, LA GRÈVE RECONDUITE

À défaut d'obtenir un dialogue social avec leur direction, les grévistes ont fini par attirer l'attention de la direction régionale d'Otus-Veolia. Et pour cause, si l'on s'en tient aux seules obligations contractuelles liant l'agence et les communes de Wissous, Verrières, Chilly-Mazarin et Draveil, pour lesquelles Otus-Veolia doit assurer le ramassage des ordures… qui s'amoncellent depuis dix jours. Sans compter les pénalités qui s'appliquent en cas de non-respect du contrat. Semblant prendre la mesure de la gravité du conflit, la direction régionale, jusque là silencieuse, rencontrait les grévistes hier, 29 février, afin de trouver une issue au conflit.

Deux propositions ont été avancées : la mise en vacance du directeur d'agence et, en parallèle, le déclenchement d'un audit sur les faits de harcèlement et de maltraitance, qu'elle entend confier à un cabinet neutre et indépendant. « Un audit forcément bidon, puisque c'est la direction régionale qui choisit le cabinet », analyse Georges-André M’Boungou, « alors que nous avions posé deux préalables à toute négociation : le départ, et non sa simple mise en congé, du directeur d'agence et une enquête interne sur nos conditions de travail menée avec notre CHSCT, sur mandat de notre comité d'entreprise et en lien avec la CRAMIF avec qui nous travaillons depuis plusieurs mois sur cette question ».

 

Résultat : la grève est maintenue et reconduite. En attendant que la direction régionale d'Otus-Veolia prenne, enfin, la pleine mesure des exigences des salariés.

 

Retrouvez l’actualité sociale en Île-de-France dans le cahier de l'URIF de mars