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DROITS DES FEMMES

La question du genre

7 mars 2016 | Mise à jour le 27 février 2018
Par | Photo(s) : Catherine Helie/Leemage

La question du genre

En Suède, « Nous sommes tous des féministes », le court essai de Chimamanda Ngozi Adichie, est distribué à toutes les lycéennes et lycéens pour leur seizième anniversaire. Une initiative à copier en ce 8 mars.

Après avoir entendu bien des clichés sur les féministes, Chimamanda Ngozi Adichie décide d'être « Une féministe africaine heureuse qui ne déteste pas les hommes, qui aime mettre du brillant à lèvres et des talons hauts pour son plaisir, non pour séduire les hommes ». Avec une pointe d'humour et quelques exemples bien sentis, l'écrivaine d'origine nigériane a remanié le texte d'une de ses conférences pour écrire ce livre dont le titre anglais – We should all be feminists/nous devrions tous être féministes – est moins affirmatif que sa version française.

Qu'importe, puisque les exemples de discrimination quotidienne envers les femmes dont l'auteure donne maints exemples vécus, demeurent hélas assez universels. Rappelant cette phrase de la regrettée Wangari Maathai, lauréate kenyane du Nobel de la Paix pour son action contre la déforestation et en faveur de la promotion des femmes : « Plus on s'élève dans l'échelle sociale, moins il y a de femmes ».

Chimamanda Ngozi Adichie regrette et met en cause l'éducation selon le genre : « Nous passons un temps fou à apprendre à nos filles à se préoccuper de l'opinion que les garçons ont d'elles. Mais le contraire n'est pas vrai. Nous n'apprenons pas à nos fils à se soucier d'être aimables. Nous passons un temps fou à répéter à nos filles qu'elles ne peuvent pas être en colère, ni agressives ni dures, ce qui est déjà assez grave en soi, sauf que nous prenons le contre-pied et félicitons ou excusons les garçons qui, eux, ne s'en privent pas. (…) Nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement. »

Et de répondre par avance à tous ceux qui se prévaudraient de la culture pour pérenniser les inégalités : « La culture ne crée pas les gens. Les gens créent la culture. S'il est vrai que notre culture ne reconnaît pas l'humanité pleine et entière des femmes, nous pouvons et devons l'y introduire. »

Extrait :

« Certains me demandent : “Pourquoi employer le mot féministe ? Pourquoi ne pas vous contenter de dire que vous croyez profondément aux droits de l'homme, ou quelque chose comme ça ?” Parce que ce serait malhonnête. Le féminisme fait à l'évidence partie intégrante des droits de l'homme, mais se limiter à cette vague expression des droits de l'homme serait nier le problème particulier du genre.

Ce serait une manière d'affirmer que les femmes n'ont pas souffert d'exclusion pendant des siècles. Ce serait mettre en doute le fait que ce problème ne concerne pas les femmes. Qu'il ne s'agit pas de la condition humaine, mais de la condition féminine. Durant des siècles on a séparé les êtres humains en deux groupes, dont l'un a subi l'exclusion et l'oppression. La solution à ce problème doit en tenir compte, ce n'est que justice. »