
Place de la République
À la veille de ses 40 ans, le chanteur, slameur et réalisateur Abd al Malik a confié «sa supplique à la République» aux éditeurs d’Indignez-vous, de Stéphane Hessel.... Lire la suite
Manifestation contre l'islamophobie dans les rues de Paris, le 10 novembre 2019.
Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l'Homme.
Malik Salemkour : En effet le problème c'est que depuis fin 2019, le président de la République a inscrit dans l'espace public ce débat sur « le séparatisme » et « les séparatismes » sans jamais bien le définir. À chaque fois, notamment à Mulhouse en février, ses exemples portent sur l'Islam et les relations entre l'Islam et l'État.
Donc finalement, à chaque fois, bien qu'il s'en défende, le débat sur le séparatisme alimente la stigmatisation de l'Islam et des musulmans. Après, c'est évident qu'il faut lutter contre le terrorisme et les comportements sectaires. Toutefois, ayant réduit les moyens de la Mission de lutte contre les sectes, le gouvernement est un petit peu ambigu. Ce qui est clair aussi, mais pas suffisamment réaffirmé, c'est que l'obscurantisme avance lorsque la République recule.
Or, les propositions de Jean-Louis Borloo sur la politique de la ville et sur la politique des quartiers n'ont pas été retenues. Quant au plan de relance, il ne tient pas compte de la nécessité de remettre du service public et des moyens pour l'égalité, notamment en matière d'accès à l'emploi, mais aussi pour travailler sur l'égalité entre les femmes et les hommes, sur la lutte contre le patriarcat.
Et la question ne relève pas d'une religion. C'est celle des femmes qui, aujourd'hui, affirment légitimement qu'elles ont, non seulement des droits, mais des droits égaux à ceux des hommes, y compris pour vivre habillées comme elles le souhaitent dans l'espace public. Tout cela relève d'un travail d'éducation, d'éducation populaire et d'un soutien aux associations.
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