Les commerces resteront fermés le dimanche en Seine-Saint-Denis
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En juillet, les trois syndicats majoritaires de la FNAC (CGT-FO-SUD) faisaient valoir leur droit de veto à la signature d'un accord collectif et mettaient en échec les projets de monsieur Bompard, PDG du groupe FNAC. Chantre du travail dominical, en soirée et de la flexibilité tous azimuts, monsieur Bompard négociait à ce titre un accord devant s'appliquer à l'ensemble des magasins de l'enseigne. Trois autres syndicats du groupe, CFDT-CFE-CGC et CTFC, favorables, ceux-là, à la banalisation du travail dominical, avaient bien ratifié ce protocole d'accord. En vain, ces trois organisations étant minoritaires (45 % des suffrages aux dernières élections professionnelles) pour la signature d'accords collectifs.
Une victoire éclatante, donc, pour le trio des opposants CGT-FO-SUD, mais de courte durée ainsi que l'avait anticipé Marie-Hélène Thomet de la CGT Commerce et Services. « Monsieur Bompard reviendra vite à la charge, car, derrière l'ouverture le dimanche, son véritable objectif, c'est la capture de parts de marché et cela passe par l'intensification de la productivité, davantage de précarité du travail et la poursuite de la modération salariale », avait-elle prévenu.
Et de fait, dès le mois de janvier, les six syndicats de la FNAC étaient convoqués par leur direction à deux séances de reprise des négociations du même accord, mais avec, pour monsieur Bompard, la quasi-certitude de gagner cette fois-ci la partie. En effet, il y a fort à parier que les trois syndicats favorables au travail dominical ratifieront cette deuxième mouture de l'accord, et ce, d'autant plus allègrement que les minoritaires d'hier ne le sont plus aujourd'hui.
Par le truchement d'une disposition législative de la loi El Khomri, leur taux de 45 % de représentativité s'est miraculeusement hissé à 51,75 %, leur donnant ainsi le poids nécessaire et suffisant pour signer des accords collectifs.
Cette turpitude introduite dans la loi Travail qui fait fi de la démocratie et de l'expression des salariés, n'est d'ailleurs pas sans rapport avec le PDG de la FNAC dont l'influence sur les dirigeants politiques ne fait plus mystère : on se souvient qu'en 2015 déjà, le Sénat adoptait un amendement ironiquement baptisé « amendement Bompard ». Article 80 de la loi Macron (mais finalement censuré), il prévoyait la possibilité pour les commerces de biens culturels de déroger à la règle du repos dominical en attribuant aux salariés le repos hebdomadaire par roulement.
Quelques mois plus tard, l'influent PDG obtenait le placement de tous ses magasins parisiens dans les nouvelle ZTI créées par la loi Macron ou plus exactement, que les ZTI s'organisent autour des magasins FNAC. Enfin, une semaine après sa visite au ministère du travail en juin, la ministre El Khomri introduisait dans la Loi Travail le dispositif scélérat du référendum en entreprise qui permet de faire valoir des accords minoritaires. Sans surprise, à l'issue des deux séances de négociation des 5 et 6 janvier, la CGT dénonce « un simulacre de négociation », et pointé dans son communiqué les premiers effets pervers de la mise en application de la loi El Khomri.
Quant au respect de l'expression des salariés, du dialogue social et de la démocratie en entreprise, autant de valeurs et de principes vidés de leur sens et rendus inopérants par la loi Travail et ses influents instigateurs.
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