À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
INDUSTRIE

Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin

14 novembre 2024 | Mise à jour le 14 novembre 2024
Par | Photo(s) : Sonia Reyne
Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin

Alors que la CGT maintient son appel à la grève illimitée, des délégations de tous les sites Michelin de France se sont retrouvés mercredi 13 novembre devant son siège social, à Clermont-Ferrand (63), pour dénoncer la fermeture des usines de Cholet (49) et de Vannes (56). Une réunion extraordinaire du comité social et économique central débutait à ce sujet.  Les manifestants ont mis la pression sur le fabricant de pneus.

Romain Baciak, délégué syndical central CGT Michelin, a choisi de ne pas participer au comité social et économique central extraordinaire mercredi 13 novembre : « Je suis en grève. Mon objectif est de mobiliser les salariés pour sauver 1 254 emplois, alors que l’entreprise engrange des milliards de bénéfices. » Il sera présent au CSE les jours suivants, mais ce jour-là, sa priorité va à la lutte. Six cents salariés venus de tous les sites Bibendum de France se sont rassemblés dès midi sur la place du 1er-Mai à Clermont-Ferrand, avant de marcher à 14h vers le parvis du siège de Michelin, place des Carmes. « La seule chose qui compte pour les dirigeants, ce sont les profits et les dividendes pour les actionnaires », dénonce la CGT. La fermeture des sites Michelin de Vannes (Morbihan) et de Cholet (Maine-et-Loire) inquiète des centaines de familles dans tous les sites Michelin en France. Le site de Blavozy, en Haute-Loire, par exemple, sera à l'arrêt pendant six semaines, avec trois semaines d'activité partielle, « ce qui entraînera une perte de salaire importante, notamment avant les fêtes », dénonce Hervé Bancel, de la CGT. « Chez nous,15 postes ont déjà été supprimés. » Serge Allegre, de la Fédération CGT des industries chimiques (Fnic-CGT), apprécie une mobilisation exemplaire. « Aujourd'hui marque une étape importante : la première pour démontrer au siège de Michelin que nous sommes capables de nous rassembler et de lutter ensemble. Cette première victoire, c'est la nôtre. Elle nous appartient. Pourquoi ? Parce que les camarades de Cholet sont en grève devant leur site, idem en ce qui concerne les camarades de Vannes, et surtout, parce que toute la coordination des entreprises Michelin est rassemblée devant le siège de l'entreprise pour faire entendre notre voix. » Les militants constatent qu'aucun site n’est chargé à plus de 50 %, « ce qui montre que la priorité reste le profit. Michelin met ses propres usines en concurrence, délocalisant pour maximiser ses gains. Nous demandons des actions politiques et des solutions économiques pour rapatrier les volumes perdus et sauver nos emplois », argumente Serge Allegre.

Les CRS chez Michelin

Présente sur le parvis, la députée LFI Mathilde Panot dénonce la présence des CRS à l'intérieur du siège de Michelin « c'est un symbole fort : la force publique, financée par l'argent des citoyens, protège une multinationale contre ses propres salariés. Ces derniers réclament simplement le droit de vivre de leur travail, tandis que Michelin verse des dividendes records à des actionnaires, dont 67 % sont étrangers, principalement des fonds de pension », scande-t-elle. Ghislain Dubourg, de la CGT du Puy-de-Dôme souligne que l’union départementale sera avec les salariés de Michelin tout au long de la lutte, ainsi qu'avec ceux d'Auchan, dont 200 emplois locaux sont menacés suite à une fermeture brutale. Deux victoires clermontoises soutiennent l'espoir : la sauvegarde des ateliers ACC M grâce à la mobilisation des salariés qui ont eux-mêmes trouvé un repreneur, et le combat de l'usine Luxfer à Gerzat, seule en Europe à produire des bouteilles d'oxygène médical, qui avait défrayé la chronique pendant la crise du Covid. « Après 1 173 jours de lutte, l'État a été contraint de forcer Luxfer à revendre à un repreneur trouvé par les salariés », se souvient Ghislain Dubourg.