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ENTRETIEN

« Les pouvoirs publics n’investissent pas suffisamment dans les infrastructures »

21 février 2025 | Mise à jour le 21 février 2025
Par | Photo(s) : Simone M. Neumann
« Les pouvoirs publics n’investissent pas suffisamment dans les infrastructures »

Florian Moritz, chef du département de politique économique, financière et fiscale de la DGB (Confédération allemande des syndicats)

Trois questions à Florian Moritz, chef du département de politique économique, financière et fiscale de la DGB (Confédération allemande des syndicats) deux jours avant le scrutin de dimanche 23 février.

Quelle doit être la priorité du gouvernement qui se formera après les élections au Bundestag, le 23 février prochain ?

Il doit réformer le « frein à l'endettement », qui est inscrit dans la constitution allemande. Cette règle limite l'endettement structurel de l'État fédéral à 0,35 % du PIB [produit intérieur brut, NDLR]. Et elle interdit l'endettement structurel aux Länder [États fédérés, au nombre de seize]. Avec cette règle, l'État allemand se prive d'une source normale de financement de son économie et s'empêche d'investir. Quand un particulier veut construire une maison, il contracte un crédit pour financer son projet qui est rentable à long terme. Pareil pour une entreprise. Mais l'État allemand s'est privé de cette option, ce qui est absurde sur le plan économique. De plus en plus de voix s'élèvent contre ce principe, y compris au sein des milieux économiques mainstream [courants dominants].

Comment faut-il réformer ce frein à l'endettement ?

Plutôt que de laisser une marge de manœuvre plus grande à l'État en augmentant le 0,35 % et de devoir à nouveau réformer le frein à l'endettement dans cinq ans, nous sommes d'avis qu'il faut exclure de cette règle les investissements. Tout simplement parce qu'ils sont rentables à long terme et s'accompagnent d'une augmentation de la richesse du pays.

Quels secteurs nécessitent d'investir ?

Depuis des années, les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment investi pour maintenir les infrastructures existantes, alors ne parlons pas de leur amélioration ou modernisation. Résultat, nous avons des milliers de ponts vétustes qui ne sont plus accessibles en voiture et les détours qu'il faut faire coûtent de l'argent. Les chemins de fer aussi ont besoin de financements considérables, comme l'éducation ou la transformation industrielle, pour aller vers une production neutre en émissions de gaz à effets de serre. Tout cela est très coûteux. À la DGB, nous nous référons à l'étude de deux instituts économiques – l'IW (proche du patronat) et l'IMK (proche des syndicats) –, selon laquelle 600 milliards d'euros d'investissements étatiques supplémentaires sont nécessaires dans les dix prochaines années pour résoudre les principaux problèmes.