À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
ENFANCE

L’exécutif interpelé pour mieux protéger les enfants

18 novembre 2020 | Mise à jour le 17 novembre 2020
Par
À l'occasion de l'anniversaire de l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant (CIDE), 26 organisations signent une lettre ouverte pour interpeler le Président de la République et le gouvernement sur la situation des droits de l'enfant et demander une « gouvernance renouvelée pour l'enfance et la jeunesse ».

Ce 19 novembre marquera les 31 ans de l'adoption par la France de la Convention relative aux droits de l'enfant, un texte international qui vise à ce que les États protègent l'enfance. Aussi bien à l'échelle internationale que dans le pays, près de 30 organisations considèrent que l'État manque à sa mission.

En France, en 2019, un enfant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté

À retrouverLa lettre des 26 signataires. Dont l'Unicef France, SOS Villages d'enfants, Asmae, Croix-Rouge française, Uniopss…

Les données fournies par les signataires de l'appel sont violentes. Entre les chiffres de la pauvreté, ceux de la déscolarisation, et des violences sexuelles, le tableau est bien sombre pour les politiques de protection de l'enfance.

Avec un enfant sur cinq qui vit sous le seuil de pauvreté, ce sont près de 3 millions d'enfants dont il est question. Un chiffre pointé par l'Unicef comme étant – à minima – en stagnation. Depuis 10 ans, ce chiffre n'a pas évolué. Les politiques publiques menées, quand elles l'ont été, n'ont pas porté leur fruit. En plus de la mobilisation de fonds, la création de places en crèche qui doit permettre aux familles de pouvoir trouver un travail décent est une piste évidente et déjà demandée, mais qui peine à se concrétiser.

La crise du coronavirus, révélateur des manquements des pouvoirs publics

Avec la crise du coronavirus, ces inégalités sont plus fortement visibles et la précarité qui est en train d'exploser va contribuer à les accroitre. Très critique de la faiblesse des moyens et de la considération dont bénéficie le secrétariat d'État chargé de l'Enfance et des Familles, le collectif des signataires demande à ce que les politiques publiques de l'enfance soient réunies et pilotées au sein d'un ministère dédié.

C'est, à ce titre, avec une « stratégie globale et transversale » (l'une des 69 recommandations des signataires, déjà formulées l'année passée) que de vraies avancées pourront être obtenues.

Une pauvreté dont on ne sort pas en grandissant ou devenant adulte

Organisée en cercle vicieux, la précarité connue par les enfants devient des freins à la santé, à l'éducation, qui à leur tour se transforment en freins à l'accès à l'école et à des formations qualifiantes. Le tout empêchant qu'un travail décent, un logement digne soient normalement obtenus.

Fin mai, la Commission consultative nationale des droits de l'Homme (CNCDH) avait publié un avis sur la protection de l'enfance et ses ratés. Ses membres y trouvaient notamment que « de nombreux dysfonctionnements persistaient » pour continuer à placer l'intérêt supérieur de l'enfant dans les priorités. À l'instar des signataires de la lettre, la CNCDH souhaitait « repenser le fonctionnement de la protection de l'enfance », afin de « rétablir une communication effective entre les acteurs à toutes les échelles ».

En juin la CGT avait notamment dénoncé « l'état général des services et établissements en charge de l'“Enfance en Danger” » et « le manque de moyens publics criant pour tous les secteurs du social a des répercussions sur la situation des familles les plus vulnérables ».