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FONCTION PUBLIQUE HOSPITALIÈRE

L’hôpital au bord du burn-out

9 novembre 2016 | Mise à jour le 30 novembre 2016
Par | Photo(s) : Michael Bunel/AFP
L’hôpital au bord du burn-out

Déjà éreinté par différentes réformes successives et à l'aune de celle prévue par le Projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) 2017, le personnel de la santé et de l'action sociale s’est mis en grève et a manifesté dans tout le pays, le 8 novembre, pour dire qu'une autre politique de santé et d'action sociale est possible.

Ils étaient nombreux dans la rue le 8 novembre. Infirmiers, médecins, salariés de la santé et de l'action sociale, salariés des organismes de la Sécurité sociale, etc. ont battu le pavé à l'appel de la CGT, de FO et de Sud.

Car trop c'est trop. Bien sûr, il y a eu les deux lois hospitalières promulguées depuis six ans : la loi HPST (hôpital, patient, santé, territoire) et la loi Santé (dite de modernisation du système de santé) qui ont poursuivi une même logique, celle de rationaliser le système hospitalier français au risque de le mener au bord de l'implosion. Résultat : du personnel au bord du burn-out avec des conditions de travail impossibles et des objectifs inaccessibles, des patients qui roulent des heures avant de trouver un hôpital ou qui stagnent des jours aux urgences par manque de lits…

« La logique d'austérité budgétaire se poursuit et ce sont les agents hospitaliers, les professionnels de santé et d'action sociale qui paient le prix fort de la dégradation des conditions de travail, des diminutions d'effectifs et de l'impossibilité de fournir des conditions normales de prise en charge aux patients et aux usagers »Fédération Santé et action sociale CGT

Mais, c'est qu'en plus d'être au bord du burn-out par manque de moyens humains et financiers, le PLFSS (Projet de loi de finances de la sécurité sociale) 2 017 annonce de nouvelles coupes. Les nuages ne sont pas près de se dissiper. « La ministre de la Santé s'est donné pour feuille de route de réduire le déficit de la Sécu et cela au détriment de la santé des populations, prévient Patrick Bourdillon, membre de la direction de la fédération Santé et Action sociale CGT. Pour réduire le trou de la Sécurité sociale, on va prendre l'argent des hospitaliers, en clair, on va transférer le trou de la Sécu sur l'Hôpital. »

Exemple : les articles 3 et 53 du PLFSS, qui prévoient la ponction de 300 millions d'euros à l'ANFH (Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier) ce qui « portera plombera largement les plans de formation et réduira considérablement les départs en promotion professionnelle… », dénonce le syndicaliste. Une revendication de plus dans la longue liste qui compte déjà le maintien de tous les services, l'arrêt des suppressions de postes et des fermetures des lits, les moyens budgétaires pour la titularisation des contractuels, les vraies négociations salariales…

Le PLFSS est en discussion au Parlement jusqu'au 20 novembre. « Rien n'est donc joué, lance Patrick Bourdillon, c'est pour cela qu'on sera dans la rue, pour dénoncer ces réformes et redire que notre système de santé est un service public que nous entendons défendre afin qu'il continue à garantir le droit à la santé pour tous ».