
Travailler après 60 ans
Opposés à la réforme des retraites à 64 ans, trois travailleurs témoignent de la difficulté de vieillir au travail. Ils se racontent dans la Vie Ouvrière. Deuxième... Lire la suite
C'était couru d'avance. Attendu dans la journée du 3 mai 2023, le rejet par le Conseil constitutionnel du Rip (référendum d'initiative partagée) sur la réforme des retraites ne semblait guère faire de doutes en amont de son annonce côté syndicats. En s'exonérant de ce « suspens », dès le 2 mai 2023, soit au lendemain d'un 1er-Mai d'une ampleur inédite, les 13 organisations de l'intersyndicale ont décidé d'appeler à une nouvelle grande journée nationale d'action le 6 juin 2023.
On le savait, ce deuxième texte visant à instaurer un référendum – le premier ayant déjà été rejeté – n'avait que bien peu de chances d'échapper aux subtilités juridiques des Sages. De plus, quand bien même il aurait été validé par le Conseil constitutionnel, cela n'aurait déclenché que l'obligation d'être examiné dans les six mois par le Sénat et l'Assemblée nationale. Et seulement ensuite aurait commencé le chemin de croix du recueil de 5 millions de signatures d'électeurs, un chiffre astronomique. Bien naïf qui aurait pu espérer que la retraite à 64 ans serait balayée par une décision des Sages.
Annoncée le 3 mai 2023 vers 19 heures, la décision du rejet du Rip par les Sages a immédiatement été qualifiée par la CGT de « non-événement », soulignant à quel point l'outil du Rip dans sa forme actuelle était quasiment impossible à mettre en œuvre. La Confédération a, de plus, mis en lumière le cynisme de cette décision. En effet, le Conseil constitutionnel justifie sa décision sur le fait que la proposition de loi « ne porte pas sur une réforme relative à la politique sociale de l'article 11 de la Constitution. » Ce que la CGT traduit en langage courant de la manière suivante : « En clair, au moment du dépôt du Rip, l'âge de départ en retraite est de 62 ans, donc le Rip qui le fixe à cet âge serait sans objet… alors que la loi change juste après ! »
Logiquement, les syndicats avaient donc estimé que cette voie de passage par le Rip était si mince qu'il était préférable d'anticiper l'appel à la mobilisation dans les entreprises et dans la rue de manière unitaire. Après le déni de démocratie symbolisé par l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution, et après la promulgation immédiate de la loi par le président Macron. Après la censure de certains articles par le Conseil constitutionnel qui ont rendu le texte encore plus déséquilibré et injuste, la France a été pointée du doigt dans le monde entier pour ses pratiques antidémocratiques, voire répressives comme l'ont montré les violences policières lors des manifestations. A ce jour, le seul espoir d'un retour à la raison démocratique est l'examen d'un projet de loi d'abrogation de la réforme des retraites déposé à l'initiative du groupe Liot et qui doit être examiné à l'Assemblée nationale le 8 juin 2023. La journée d'action du 6 juin prochain, qui se trouve être la treizième journée nationale unitaire vise aussi à faire pression sur le vote. « Nous appelons unitairement nos organisations à aller rencontrer les députés pour les appeler à voter cette proposition de loi », indique le communiqué de l'intersyndicale.
Opposés à la réforme des retraites à 64 ans, trois travailleurs témoignent de la difficulté de vieillir au travail. Ils se racontent dans la Vie Ouvrière. Deuxième... Lire la suite
A la veille de leurs 60 ans, des travailleurs qui exercent des métiers pénibles se racontent dans la Vie Ouvrière. Opposés à la réforme des retraites à 64 ans, ils... Lire la suite