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L'intersyndicale de la Sécurité sociale appelle à la grève le 25 juin 2019

25 juin 2019 | Mise à jour le 26 juin 2019
Par | Photo(s) : Garo/Phanie/AFP
L'intersyndicale de la Sécurité sociale appelle à la grève le 25 juin 2019

À la Sécurité sociale, la réunion paritaire nationale du 25 juin promet d’être agitée. Tous les syndicats sont vent debout contre une enveloppe budgétaire minimaliste et un projet de nouvelles grilles de classifications, dont ils réclament l'abandon, tout en exigeant l'augmentation de la valeur du point.

« Le ministère nous a attribué une enveloppe minimaliste étalée sur quatre ans pour négocier les classifications. Notre employeur – l'Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale) – en profite pour supprimer l'automaticité des évolutions et déclasser des cadres au niveau des employés », s'indigne Laurent Piot de la fédération CGT des organismes sociaux.
Techniquement, le projet consiste en la fusion des quatre grilles existantes et en la réduction du nombre de niveaux. Il en résulte un déclassement pour certains employés, mais aussi pour des cadres qui sont relégués sur des échelons employés. Et ce, notamment, en raison de l'ambiguïté issue de la fusion des régimes complémentaires Agirc et Arrco. En effet, désormais, on ne distingue plus clairement les personnels qui cotisent au régime complémentaire des cadres, et relèvent donc clairement du statut de cadre. « Ce projet a pour objectif d'enfermer le personnel dans une grille de classification qui bloquera son évolution salariale, mais aussi professionnelle, pour des décennies », déclare la fédération CGT des organismes sociaux.

Un processus unitaire durable

En juillet 2018, une intersyndicale (FO, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC et SUD) s'est mise en place pour multiplier les contacts et les actions unitaires. Depuis, l'intersyndicale s'est réunie quatorze fois. Ainsi, en pleine crise des gilets jaunes et au lendemain des interventions peu convaincantes d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat, l'intersyndicale lançait déjà un appel à la grève le 18 décembre 2018. Un mouvement suivi par environ 30 % des personnels. Le 29 janvier suivant, elle remettait le couvert avec une autre action, qui ne réunissait cette fois « que » 24 % de grévistes afin de protester contre la prime dite « Macron ». « À la Sécu, nous l'avons appelé la “prime aux pigeons”, car seuls 20 % des personnels y ont eu droit », explique encore Laurent Piot.

Les syndicats de la Sécurité sociale appellent à la grève le 18 décembre 2018

160 000 agents concernés

C'est donc assez naturellement que, lors de la dernière réunion paritaire nationale qui s'est tenue le 28 mai 2019 à l'Ucanss, les syndicats représentatifs (CGT, CFDT et FO) ont fait part de leur refus du nouveau projet de classifications. L'intersyndicale – qui rassemble aussi les syndicats non représentatifs (CFTC, CFE-CGC et SUD) – a, dans la foulée, décidé d'appeler à la grève à l'occasion de la nouvelle réunion paritaire programmée le 25 juin 2019. En tout, ce sont quelque 160 000 personnels – employés par les organismes du régime général de la Sécurité sociale  (CPAM, Urssaf, Carsat, CAF, etc.) – qui sont appelés à se mettre grève. Un rassemblement est prévu dans la matinée du mardi 25 juin 2019 devant le ministère de la Santé. L'intersyndicale a demandé à être reçue par la ministre de tutelle, Agnès Buzyn. L'après-midi, les négociations devaient s'engager au siège de l'Ucanss.

La Sécurité sociale en danger

Depuis 2011, la valeur du point n'a augmenté que de 0,5 % pour les personnels de la Sécu. Aujourd'hui, l'intersyndicale exige donc, outre le retrait du projet sur les classifications, l'ouverture d'une négociation loyale et une enveloppe supplémentaire permettant des mesures collectives avec l'augmentation de la valeur du point. Les récentes annonces sur la réapparition du pseudo « trou de la Sécu » ont eu le mérite de chauffer à blanc la colère des salariés qui, après des années de disette, ne souhaitent pas être une fois de plus offerts en sacrifice. La fédération CGT des organismes sociaux s'en alarme : « D'ici 2022, c'est plus d'un quart de postes en moins à la Sécu avec, pour conséquences, la dégradation des conditions de travail, ainsi que la fermeture des accueils et des agences, qui ne permettent pas un service public de qualité. » La mobilisation des salariés de la Sécu va donc bien au-delà des préoccupations liées à leur situation propre car, à l'évidence, c'est la Sécurité sociale elle-même que la politique gouvernementale met en danger.