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INDUSTRIE

L’unique raffinerie d’Île-de-France menacée : la CGT dénonce la stratégie de Total

12 août 2020 | Mise à jour le 19 août 2020
Par | Photo(s) : FRANCOIS GUILLOT / AFP
L’unique raffinerie d’Île-de-France menacée : la CGT dénonce la stratégie de Total

Selon Total, le coût de la réparation du pipeline alimentant l'unique raffinerie d'Ile-de-France pourrait conduire à la fermeture de la production et à la reconversion de Grandpuits (77). Adrien Cornet, délégué CGT Grandpuits, explique comment la CGT du site analyse la situation. Interview.
La presse se fait l'écho d'un risque de fermeture de la raffinerie de Grandpuits. De quelles informations disposez-vous en interne ?

Nous avons été reçus par le directeur Europe de Total le 6 juin dernier. Il nous a annoncé que l'état du pipeline qui achemine le carburant du Havre vers Grandpuits nécessitait d'importants investissements pour être réparé. Ils vont donc lancer un audit pour déterminer s'il est valable ou pas de procéder à ces réparations. Sinon, ils fermeront les unités de raffinage et engageront un programme de transformation de l'outil de travail. Ils évoquent plusieurs idées, mais ne nous ont pas informé précisément. Parmi ces bruits de couloir, il y aurait le projet d'une production d'un polymère appelé PLA (acide polylactique), qui est obtenu à partir de sucre et d'amidon.

Plusieurs raffineries ont été fermées en France ces dernières années, comment analysez-vous cela ?

En effet, tout ceci s'inscrit dans la stratégie menée depuis des années pour délocaliser les capacités de raffinage vers les pays à bas coût, au Moyen-Orient et en Asie. Total met en avant un problème de compétitivité, des salaires qui seraient trop élevés, des cotisations sociales trop lourdes et des normes environnementales trop contraignante en France, alors qu'elles sont beaucoup plus souples dans d'autres pays.

C'est cela qui justifierait la volonté de fermeture ?

Oui, parce que les besoins en carburant en Ile-de-France sont les mêmes hier qu'aujourd'hui et demain. Il n'y a pas de ruée vers le moteur électrique ou de carburant alternatif. Donc les carburants issus de pétrole brut seront toujours vendus demain, sauf qu'ils seront importés de pays où les normes sociales et environnementales sont moindres.

Et cela, nous le dénonçons parce qu'il s'est passé exactement la même chose lorsqu'ils ont fermé la raffinerie des Flandres à Dunkerque. Une fois transformée en simple dépôt, ce sont des bateaux venus des grandes raffineries du Moyen-Orient qui ont alimenté les cuves de l'ancienne raffinerie. Et ceci est une volonté affichée de Total.

Et que propose la CGT dans cette situation ?

Notre stratégie est claire. Il s'agit de préparer les travailleurs au rapport de force et d'imposer à la direction qu'ils jouent la transparence sur les comptes de la raffinerie de Grandpuits. Cet outil de travail est-il pérenne, viable et rentable ? Est-ce qu'il répond à un besoin, non en termes de profit pour le patron mais à un besoin.

Et si elle répond à des besoins pour les travailleurs, les familles, les habitants de la région, nous voulons que la raffinerie de Grandpuits continue de tourner. Nous préparons donc au rapport de force et nous avons aussi l'intention de lancer une expertise qui sera confiée à des spécialistes indépendants du patron et qui sera à même de juger objectivement et chiffres à la clé. Mais au regard des besoins en carburant de l'Ile-de-France, il est d'ores et déjà clair que la raffinerie de Grandpuits est pérenne.

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