Les personnels de l’Éducation appelés à se mobiliser
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Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possible, c'est le titre du rapport Mathiot, remis le 24 janvier au très conservateur ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Cette réforme est voulue depuis longtemps par de nombreux acteurs de l'Éducation nationale, lycéen·ne·s en tête. Mais les pistes évoquées par le rapport ne leur permettent pas de voir des avancées, au contraire.
Laura Pfister, membre du bureau national de l'Union nationale lycéenne (UNL), voit le rapport comme une réforme de la fin du lycée, mais plus comme une ouverture vers l'enseignement supérieur. « On alerte quant aux inégalités qui vont se creuser”, dit-elle, soulignant que “le contrôle continu, qui sera différent selon les établissements” risque de créer une selection selon les lycées d'où viendront les bacheliers, “et sur la fin du rattrapage ».
La CGT Éduc'action joint sa voix dans son communiqué à celle de l'UNL pour dénoncer un projet qui « tourne le dos à un lycée émancipateur, et qui va aggraver les déterminismes sociaux »
Au-delà des modes d'évaluation, le rapport propose des pistes pour réformer la formation du secondaire, mais il pourra se faire en fonction des « réseaux d'établissements ». La CGT Éduc'action dénonce un projet « qui ne fait que construire un lycée du tri et de l'orientation précoce » et qui « risque d'accroitre les disparités territoriales entre les établissements en mesure de proposer tous les duos de « majeures » [des matières à choisir pour les épreuves, NDLR], et les autres »
Laura Pfister explique : « dans le système envisagé de majeures et de mineures, il y aura un panel de majeures nationales et, selon les établissements, des créations de majeures seront possibles, notamment via un réseau d'établissements qui les proposerait, et on a donc une disparité selon les territoires et la fin de l'égalité devant le bac ». Bref, rien moins que la fin de la dimension nationale du diplôme.
Parmi les pistes, l'arrivée d'une grande épreuve d'oral fait beaucoup parler d'elle. Mais cette nouvelle épreuve met un terme aux travaux pratiques encadrés (TPE), à l'époque une demande de l'UNL, qui permettait aux lycéen·ne·s de travailler, sur une thématique, en groupe, avant une présentation devant un jury.
La CGT entend aussi porter le fer contre ces pistes qui viendraient mettre à bas un examen qui est jusqu'à present « l'aboutissement de la construction d'une culture générale et technologique commune ».
Avec ce rapport, la CGT éduc'action estime qu'on crée toutes les conditions d'une hyperspécialisation au lycée, loin de ses revendications pour un enseignement général commun à toutes les séries et des heures d'approfondissement.
L'UNL défend une réforme « réelle » de l'examen, mais il s'agit ici de garder des épreuves identiques sur leur forme. L'organisation lycéenne s'élève aussi contre cette modification profonde du bac, qui ne serait plus un passeport pour l'entrée à l'université. Elle dénonce aussi le lien entre une telle réforme et celle de l'université, puisque la mise en place de ParcoursSup (pour l'entrée dans l'enseignement supérieur) et l'instauration des «prérequis» (des critères spécifiques pour pouvoir accéder aux formations) avalisent la sélection à l'université.
Nouveauté annoncée, la fin des trimestres dans les années lycée et la «semestrialisation», histoire de singer l'organisation de l'enseignement supérieur dans le cycle secondaire. Mais cela constituerait « une remise en cause des obligations de service hebdomadaires des enseignant·e·s par une annualisation » dénonce la CGT et pourrait entrainer des changements dans d'autres catégories de personnels.
La CGT Éduc'action promet qu'elle ne laissera pas faire.
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