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EXPOSITION

Quand Brassaï faisait le mur

3 avril 2017 | Mise à jour le 3 avril 2017
Par | Photo(s) : DR
Quand Brassaï faisait le mur

La galerie de photographies du centre Pompidou propose souvent des trésors issus de l'immense collection du musée. L'exposition « Brassaï graffiti » témoigne du regard précurseur posé par le photographe dès 1930 sur les murs des villes, qui inspirera Prévert, Picasso ou Dubuffet.

Au début des années 1930, lorsque Brassaï commence à collecter les signes dessinés, gravés, grattés sur les murs des villes, le terme « d'art brut » n'a pas encore été inventé. Pendant vingt-cinq ans, il photographie systématiquement ces inscriptions et en constitue un catalogue de plusieurs centaines d'images souvent peu connues.
Pourtant, dès 1933, ce corpus fut montré partiellement dans le cadre d'événements du mouvement surréaliste, mais il ne sera exposé et publié dans son ensemble qu'à partir des années 1950.

 

Puisant aux sources premières que sont ces inscriptions murales spontanées, Brassaï préfigure le street art d'un Basquiat et inspire ses contemporains toujours en quête de nouveaux territoires. Ainsi, Jacques Prévert utilisera ces photos de Brassaï pour des collages, et Picasso lui confiera être tiraillé entre l'envie de dessiner sur les murs et sa réticence à ne pouvoir ensuite emporter ses œuvres…Lorsqu'il théorisera l'art brut, Jean Dubuffet fera référence au travail de Brassaï qu'il intégrera dans un de ses albums.

L'exposition révèle ses correspondances et montre aussi un aspect sociologique, notamment lorsque ces graffitis réagissent à des événements politiques comme la guerre d'Algérie.

Brassaï mènera encore plus loin son travail, dans les années 1960 en s'appuyant sur les théories de Georges Bataille, sur la psychanalyse et le surréalisme, soulignant dans ses textes quelles étaient, pour lui, les fonctions du graffiti. Il continuera à considérer ce corpus photographique particulier dans son lien à d'autres arts, notamment la tapisserie dont un exemple est présenté dans l'exposition. Petite par la taille, celle-ci est néanmoins riche en ce qu'elle est un maillon essentiel dans l'art du XXe siècle.

 

« Brassaï graffiti »,
jusqu'au 30 janvier 2017.
Galerie photographique du centre Pompidou (niveau moins 1).