Conférence sociale : tout ça pour ça !
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Même si périodiquement, depuis mi-2018, on nous annonce une embellie sur les salaires des cadres dont la rémunération médiane brute annuelle (la moitié gagne plus, l'autre moins) a augmenté de 2 % entre 2016 et 2017, les moyennes dissimulent des inégalités. Celles-ci se creusent entre les différents niveaux hiérarchiques, entre les filières et les métiers en raison, notamment, de la montée en puissance de l'individualisation des salaires, « qui se traduit, de fait, par un tassement du niveau de salaire pour l'écrasante majorité des cadres », analyse l'organisation spécifique CGT de l'encadrement.
L'Ugict dénonce aussi le véritable bizutage salarial et social auquel sont soumis les jeunes diplômés lors de leur embauche. Le tassement des grilles de salaires, la non-reconnaissance des qualifications et des responsabilités ont pris une telle ampleur que 20 % des cadres sont payés en dessous du montant du plafond de la Sécurité sociale, c'est-à-dire moins de 3 377 € brut au 1er janvier 2019. Selon le baromètre de l'Association pour l'emploi des cadres, l'APEC, le début de la carrière se caractérise par des niveaux de salaire de 2 333 € brut mensuel (sur 12 mois) pour un niveau de formation bac + 3 et 2 500 € brut. Des chiffres à comparer avec le Smic, qui est aujourd'hui fixé à 1 521,22 € brut et qui est supposé être le salaire de début de grille pour un salarié non qualifié.
Comment dès lors s'étonner qu'y compris parmi les ingénieurs cadres et techniciens, la question des salaires soit source de tension ? Cette tension est sous-jacente dans les négociations annuelles obligatoires 2019 chez Airbus ou celles relatives aux appointements des ingénieurs et cadres de la métallurgie (voir pages suivantes). La tension salariale vient à nouveau d'être évoquée par l'Ugict-CGT en mars 2019, avec un sondage Viavoice portant sur les professions intermédiaires et techniciennes. Pour 60 % des personnes interrogées, les salaires viennent en deuxième priorité derrière l'équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Mais chez les 18-29 ans, c'est la première préoccupation, signe là encore du bizutage social dont sont victimes les jeunes diplômés.
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