À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
Liberté syndicale

Répression syndicale : la CGT tire le signal d'alarme

6 juin 2024 | Mise à jour le 6 juin 2024
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Répression syndicale : la CGT tire le signal d'alarme

Mardi 4 juin, un meeting pour les libertés syndicales s’est tenu à Montreuil (Seine-Saint Denis), au siège de la CGT. Plusieurs militants et militantes, dont des secrétaires confédéraux visés par la justice, ont alerté sur la répression qui s'exerce à l'encontre des syndicalistes.

Il est 19h00 ce mardi 4 juin 2024 et plus d’une centaine de personnes sont rassemblées dans le patio George Séguy, au siège de la CGT à Montreuil. Militants.es CGT visés par la justice et représentants.es d’autres organisations syndicales s’apprêtent à prendre la parole pour alerter sur les atteintes aux libertés syndicales et la répression qui, depuis les mobilisations de 2023 contre la réforme des retraites, ont atteint un niveau sans précédent. Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l'Union Départementale CGT du Nord, condamné, le 18 avril dernier, à une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille pour « apologie du terrorisme » ouvre la soirée : « jamais de ma vie je pensais être condamné pour apologie du terrorisme en dénonçant une situation géopolitique, ici la guerre à Gaza. On essaye de nous faire taire, c’est très inquiétant ! » Et ce alors que de nombreuses procédures sont en cours  à l’encontre de militants pro palestiniens : manifestations interdites en soutien à Gaza et conférences sur le sujet annulées partout en France, etc.

Des dirigeants de la CGT dans la ligne de mire

Dans un autre registre, Sébastien Menesplier, secrétaire général de la FNME-CGT et secrétaire confédéral de la CGT, a été convoqué par la gendarmerie le 6 septembre 2023 pour avoir pratiqué des coupures de courant lors de la mobilisation contre la réforme des retraites : « La dernière convocation d’un membre du bureau confédéral par la gendarmerie remonte à la guerre froide, soit il y a plus de soixante ans. S’attaquer à un dirigeant, c’est envoyer un message de répression à tous les militants de la CGT », rapporte le syndicaliste. Son cas ne fait pas exception. Myriam Lebkiri co-secrétaire générale de l’Union départementale du Val-d’Oise et secrétaire confédérale, s’est vue également convoquée par la gendarmerie le 8 décembre dernier, pour « dégradation légère d’un bien par inscription ». Céline Verzeletti, également membre du bureau confédéral et co-secrétaire générale de l’UFSE-CGT est également attendue le 1er juillet au tribunal d'Aix-en-Provence (Bouches du Rhône), à la suite d'une plainte en diffamation pour un tract publié sur le site de l'UFSE-CGT. Laurent Indrusiak secrétaire départemental de la CGT Allier, compte pour sa part 29 convocations au tribunal ou à la police et a été condamné pour avoir organisé des manifestations non déclarées.  Le syndicaliste évoque « de lourdes conséquences »au sein de sa famille.  Au total 1000 militantes et militants CGT ont été ou sont poursuivis devant les tribunaux pour avoir mené des actions de lutte contre la réforme des retraites.

« Il faut faire la lumière sur ce recul de la démocratie qui déroule le tapis rouge à l’extrême droite « 

Présente à la soirée, Sophie Binet estime que « les droits fondamentaux sont peu à peu démantelés en France. Il faut faire la lumière sur ce recul de la démocratie qui déroule le tapis rouge à l’extrême droite.» La secrétaire générale de la CGT a annoncé en conséquence saisir la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) au nom de la CGT pour obtenir un rapport sur l’atteinte aux droits humains. Venue en soutien, Nelly Bertrand, secrétaire générale du syndicat de la magistrature dénonce le caractère systémique dans la répression syndicale et des libertés publiques : « la garde à vue, outil judiciaire privant de liberté une personne suspectée d’avoir commis une infraction lors d’une enquête est aujourd’hui systématiquement utilisé dans la répression des mouvements sociaux. Alors que ce n’est bien entendu pas sa finalité ». En fin de soirée, Youlie Yamamoto, porte-parole de l’association Attac appelle les militants.es à venir manifester le 8 juin à Paris, place de la République pour faire « Front pour nos libertés publiques« . Rendez-vous est pris pour la CGT.