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mobilisation

Salaires : les électriciens et les gaziers font monter la pression

9 décembre 2024 | Mise à jour le 9 décembre 2024
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Une intersyndicale des industries électriques et gazières a appelé à une grève le 5 décembre. Principal motif d’insatisfaction : des augmentations de salaires moins rapides que l’inflation. Les agents instaurent un rapport de force à la veille de négociations sur les grilles salariales de la branche.

Piquets de grève sur les sites de centrales nucléaires et hydrauliques, de stockage de gaz, filtrages à l’entrée des sites de travail…  Ce 5 décembre, les électriciens et gaziers étaient appelés, comme les fonctionnaires, à la grève. Les quatre syndicats de la branche des industries électriques et gazières (IEG)- FNME-CGT, CFE-CGC, CFDT, FO- ont signé ensemble cet appel, dans un rare unanimisme, indice de la gravité de l’heure. L’idée est de peser sur les patrons de la branche, avec qui les négociations annuelles obligatoires sur les salaires laissent à désirer. « Si on décompose la proposition d’augmentation qui nous est faite, nos patrons prévoient une augmentation de 0,8% des salaires pour suivre l’inflation qui s’élève en réalité à 1,8%. Le gouvernement y ajoute une augmentation de 0,6%. Et les patrons prévoient une enveloppe d’  « augmentation générale » de 0,9%. Nous exigeons que cette dernière augmentation grimpe à 2,3% pour l’ensemble des agents », détaille Fabrice Coudour, secrétaire général de la FNME-CGT. Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT Energie Paris, abonde : « même chez les cadres, ça hurle. Si on divise les dividendes par le nombre d’agents et 13 mois, chaque actionnaire de la boîte a touché entre 2500 et 2600 euros… alors que les agents se voient proposer en moyenne 17 euros d’augmentation par mois , calcule le syndicaliste. Le secteur n’est pas épargné par les plans sociaux déguisés.  On assiste à une casse accélérée de l'emploi et de notre outil de travail. Par exemple, GRDF est en train de supprimer 13 des 18 sites de l’entité « acheminement », les agents qui gèrent les relations avec les professionnels, qui voient leur effectif amputé de 40% », détaille-t-il.

Pour le service public

Les syndicalistes ne se mobilisent pas uniquement pour l’augmentation de leur propre salaire. « On se bat aussi pour le service public de l’énergie. Parce que les hausses démentes des prix des factures sont loin de venir renforcer le service. Elles atterrissent dans la poche des actionnaires et des spéculateurs », souligne Fabrice Coudour. Il estime qu’une partie de ces profits doit  reconnaître le travail de ceux qui assurent, sept jours sur sept et 24h/24, le service public en intervenant par exemple lors des inondations ou des tempêtes.Ce 5 décembre, les taux de grève atteignaient entre 30 et 35 % partout en France soit un agent sur trois. « On sent que la colère monte. Même si la date a été appelée un peu au dernier moment, à Paris, on a des services à 80% de grévistes. Le climat politique joue aussi », analyse Cédric Liechti. Il appelle à une nouvelle date de grève le 12 décembre, et espère une grève reconductible à partir de janvier février. Les deux syndicalistes envisagent cette date comme la première d’une mobilisation plus intense dès la rentrée, où s’ouvriront des négociations sur les grilles salariales de la branche.