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Industrie automobile

SAM Viviez : les fondeurs montent à Bercy le 12 janvier 2022

5 janvier 2022 | Mise à jour le 5 janvier 2022
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SAM Viviez : les fondeurs montent à Bercy le 12 janvier 2022

La solidarité et la lutte ne faiblissent pas à la fonderie SAM de Viviez (Aveyron). Après un mois décembre marqué par des manifestations régionales historiques, des semaines d'occupation et deux réveillons mémorables à l'usine, l'épopée se poursuit avec une montée à Paris ce 12 janvier 2022 à Paris.
« Les fondeurs montent à la rencontre des fossoyeurs », le slogan choisi par les salariés de la fonderie automobile SAM de Viviez pour illustrer leur action du 12 janvier 2022 reflète parfaitement l'état d'esprit combatif qui les anime. « Nous avons réveillonné ensemble à l'usine de manière solidaire pour la nouvelle année, c'était un moment extraordinaire » relate David Gistau, dirigeant confédéral et secrétaire de la CGT de l'Aveyron. Dans la foulée, une AG convoquée le lundi 3 janvier 2022 décidait d'organiser un déplacement à Paris « pour se faire entendre, mais au-delà, pour permette à tous ceux qui nous soutiennent de pouvoir le faire ce jour-là » explique le syndicaliste. « Il s'agit de montrer que nous sommes toujours là en 2022 après 44 jours de grève et d'occupation. Et donc nous montons voir les décideurs et fossoyeurs ! »

La SAM symbole de la transition écologique assassinée

A l'heure où le patronat de l'automobile met en avant la baisse des immatriculations de véhicules (- 25% par rapport à l'année d'avant pandémie) et l'absence de mutation du secteur pour justifier la casse de l'emploi dans les fonderies et l'ensemble de l'automobile, David Gistau s'emporte : « Chez nous, la mutation est déjà effectuée puisque la SAM travaille déjà à 50% pour l'hybride et l'électrique. Et en tout état de cause, même s'il y a une baisse des ventes de voitures, celle-ci n'est que conjoncturelle et pas structurelle. C'est comme pour l'aéronautique où on nous prédisait que tout aller s'effondrer, alors qu'on voit que ça repart. La SAM est parfaitement bien située au cœur des enjeux environnementaux et de la transition écologique. »

La voiture électrique… ailleurs qu'en France

En effet, si Renault vend l'image de son nouveau pôle électrique dans le Nord pour verdir son image et empocher des aides d'État, comment expliquer la casse des outils les plus avancés dans ce domaine en France ? Comment se fait-il que l'on préfère externaliser la R&D de la filière électrique plutôt que d'y faire plancher les ingénieurs de Renault ? Pourquoi n'envisage-t-on pas la voiture électrique du dernier kilomètre produite ailleurs qu'en Chine ?
La communication des constructeurs automobile sur le tout électrique apparaît ici comme un greenwashing pour délocaliser toujours plus les productions vers des pays low-cost…  le tout en récoltant au passage un maximum d'aides publiques. Selon le cabinet Trendeo, 2865 emplois ont disparu chez les sous-traitants automobiles en 2021, tandis que 31,5 milliards d'euros de prêts garantis par l'État ont été accordés en 2020-2021 aux entreprises de l'automobile. Après avoir tant donné sans contreparties aux entreprises, et plutôt que ce gouvernement ne joue à nouveau les fossoyeurs-payeurs, ne peut-on envisager un autre avenir pour la filière automobile ? Et dans l'immédiat, l'État-stratège n'a-t-il pas le devoir de sortir la SAM de l'ornière ? C'est certainement là, l'un des messages que les fondeurs iront porter à Bercy ce mercredi 12 janvier 2022.

Interview- La CGT des services de l’automobile dénonce le chantage à l'emploi

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