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Sur la route du rock

21 août 2014 | Mise à jour le 27 avril 2017
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Sur la route du rock

L'été est parfois l'occasion de lire des ouvrages mis de côté « pour le jour où on aura le temps » … Si vous l'avez raté à sa sortie, vous devriez pouvoir trouver « La ballade de Jesse », de Madison Smart Bell, l'un des romans les plus justes écrits sur la vie d'un groupe de rock en tournée.

En fouinant quelque peu, car l’ouvrage n’a pas encore été réédité en collection de poche, on peut redécouvrir cette œuvre de Madison Smartt Bell, un très grand de la littérature américaine, surtout connu pour son impressionnante trilogie consacrée à une biographie très romancée de la vie de Toussaint Louverture.

Moins ambitieux, mais extrêmement vivant, « La ballade de Jesse » nous conte, de l'intérieur, par la voix de Jesse, le jeune bassiste, le parcours dans le sud ségrégationniste des USA d'un groupe de rock qui, pour Jesse, est devenu un substitut de la famille qu'il n'a pas eue.
Jesse se définit comme un « melugeon », un métisse et forme avec Alliston, qui est noir, la section rythmique des « Anything goes » (tout est bon).

A l’évidence, Jesse cherche à la fois sa place et son identité, et il n’est pas très sûr de trouver l’une comme l’autre.

Il hésite entre la figure de son père biologique, ex-alcoolique qui l’a maltraité dans l’enfance, mais tente de se rattraper, et celle du chanteur du groupe, plus âgé, qu’il admire sans vraiment toujours le comprendre.

La quête de Jesse est aussi artistique et Madison Smartt Bell fait vivre avec beaucoup de justesse les rapports humains au sein de cette micro-société qu’est un groupe en tournée, mais aussi l’émulation musicale qui va contribuer à faire grandir Jesse.

 

Sexe, drogue et rock'n'roll bien sûr, mais pas seulement…

Madison Smart Bell -écrivain décidément doté d’une large palette- est également l’auteur d’un roman très dérangeant, sorte de peinture du mal absolu inhérent à la violence qui règne aux Etats-Unis : « La couleur de la nuit » (Actes Sud) est un court texte qui conte l’errance hallucinée d’une femme ayant appartenu à une secte dont on comprend vite qu’il s’agit de la « famille Manson » responsable d’une série de meurtres en Californie, entre 1969 et 1971.

Paru après le 11 septembre 2001, l’ouvrage a été très controversé dans le pays qui n’apprécie pas trop qu’un de ses enfants lui tende le miroir où se reflètent ses côtés les plus sombres…

 

La ballade de Jesse. 

Actes Sud.

368 p., 22,90 €.