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Une prise de parole comme lame de fond

Sophie Binet
21 décembre 2017 | Mise à jour le 21 décembre 2017
Par | Membre de la Commission exécutive confédérale et pilote du collectif Femmes-Mixité
Le scandale Weinstein a montré qu'on pouvait être une idole planétaire et être victime de violence. Il a permis aux femmes de prendre la parole sans être enfermées dans une posture victimaire ni accusées d'une quelconque culpabilité ou complicité.

Le #MeToo est une forme de mouvement social mondial, qui a permis de libérer la parole – et surtout d'ouvrir les oreilles -, et de créer du collectif là où la violence prospère sur l'isolement des victimes. Il s'agit d'une lame de fond, pas prête de s'arrêter. La tolérance sociale, le continuum des violences avec les stéréotypes qui enferment les femmes dans le rôle d'« objets sexuels » et qui permettent ainsi de normaliser et légitimer les violences est en train de se briser.

Il n'y a qu'à voir ce qu'en disent les réactionnaires, de Finkielkraut à Causeur, pour mesurer à quel point la parole des femmes est subversive et remet en cause l'ordre établi. Nous sommes dans un moment d'émancipation et de conscientisation des femmes de la même ampleur de celui qui a suivi Mai-68. Mais le combat est loin d'être gagné, cette libération de la parole reste risquée et toute relative, notamment au travail où les rapports de domination se conjuguent avec le lien de subordination. C'est la raison pour laquelle le syndicalisme féministe de la CGT conjugue les rapports sociaux de classe et de sexe.

En étant, avec la Confédération Syndicale Internationale, en première ligne pour exiger une norme de l'Organisation Internationale du Travail contre les violences sexistes et sexuelles, en rassemblant les organisations syndicales et le mouvement féministe, la CGT montre qu'elle est au rendez-vous. Sur de nombreux lieux de travail, les militants et militantes de la CGT s'emparent des outils et propositions mises à disposition par le collectif Femmes-Mixité pour casser la chape de plomb et mettre les employeurs en face de leurs responsabilités. Une dynamique est née nous permettant de construire enfin une société égalitaire. Son résultat dépendra de notre investissement syndical.