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Pour le progrès social et contre l’extrême droite, la CGT se mobilise les 20 et 27 juin

20 juin 2024 | Mise à jour le 20 juin 2024
Par et | Photo(s) : Bapoushoo
Pour le progrès social et contre l’extrême droite, la CGT se mobilise les 20 et 27 juin

Manifestation à Paris le 20 juin contre l'austérité dans le secteur de la culture et contre les idées d'extrême droite

Plusieurs fédérations de la CGT appellent à la grève et à la mobilisation ce jeudi 20 juin et le 27 juin pour appeler à voter pour le Nouveau Front Populaire aux prochains scrutins législatifs du 30 juin et du 7 juillet. Leurs dirigeants nous ont expliqué pourquoi.

 

Plusieurs organisations appelaient de longue date à une journée d’actions le 20 juin pour porter des revendications sectorielles. C’est le cas de la CGT Services publics, mobilisée contre la réforme de la Fonction publique portée par le ministre Stanislas Guerini ou de  la Fédération nationale des industries chimiques (FNIC-CGT), qui avait déposé un préavis de grève les 20 et 21 juin contre la casse de l’industrie et la répression de l’activité syndicale. La CGT Spectacle, appelait également à une mobilisation pour s’opposer aux coupes budgétaires dans le secteur du service public du spectacle vivant et pour revendiquer des augmentations de salaires des agents du ministère de la Culture et de ses établissements. Au regard de la dissolution de l’Assemblée nationale et des législatives anticipées décidées par Emmanuel Macron, les mots d’ordre de cette journée ont été élargis pour inclure la lutte contre l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite.

Pour un fonctionnaire, voter pour le RN revient à voter contre ses intérêts

« Les fonctionnaires rendent un service à toute la population, pour nous la mise en place de la préférence nationale est insupportable, explique Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT Services publics. L’extrême-droite a en horreur les services publics et surtout le statut de fonctionnaires. Pour un fonctionnaire, voter pour le RN revient à voter contre ses intérêts. » Pour Christophe Prudhomme, de la Fédération CGT Santé Action sociale, l’arrivée au pouvoir du RN réduirait considérablement les recettes de la Sécurité sociale : « le RN veut augmenter les salaires en baissant les cotisations sociales. En clair, c’est le même programme que Macron, en version accélérée. Le RN au pouvoir, c’est moins de moyens pour les hôpitaux et les établissements médicaux-sociaux. »

La crainte d'une mise au pas

Pour Serge Allègre, secrétaire fédéral de la FNIC-CGT (Fédération nationale des industries chimiques), le RN est une imposture : « ils parlent de réindustrialisation, mais ils n’ont pas eu un mot sur la fermeture du vapocraqueur d’Exxonmobil à Gravenchon (Seine Maritime) et la mise en péril de 700 emplois directs et 5000 emplois indirects, pas un mot sur l’industrie du médicament et les destructions d'emplois à Sanofi. Quant à l’abrogation de la réforme des retraites qu’ils défendaient, finalement ils ont fait volte-face ! ». La CGT organisait d'ailleurs ce jeudi 20 juin, dès 9 h un rassemblement devant le site Sanofi de Vitry-sur-Seine sur le sujet, en présence de sa secrétaire générale Sophie Binet qui a ensuite rejoint la mobilisation de la Fnic à Bercy puis celle du spectacle. Le secteur de la culture craint pour sa part  une mise au pas en cas d’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite. Le RN défend, en effet, la privatisation de l’audiovisuel public et, en cas de victoire, il aurait en charge la nomination du président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), une menace réelle pour la liberté d’expression. « L’existence même du ministère de la Culture serait menacée, alerte Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT-Spectacle. Les groupuscules d’extrême-droite font déjà pression sur les artistes et le monde de la création lorsque des œuvres ne leur conviennent pas. L’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite décuplerait ce phénomène. »

Pour l'augmentation des salaires

« De la même façon que la CGT s'est engagé aux côtés du Front populaire en 1936, nous appelons à manifester le 20 juin en faveur du vote Nouveau Front populaire, pose Fabrice Coudour, dirigeant de la Fédération nationale mines énergie (FNME) CGT. C'est ce que nous ont répondu près de 60% de nos syndicats à plus de 90% lors d'un vote électronique en seulement 24 heures. Il est de notre responsabilité d'afficher clairement nos convictions. Ce qui n'empêchera pas, dès le lendemain des élections, de défendre nos revendications face aux élus ».

Aujourd'hui, nos sections syndicales revendiquent de surcroit une juste rémunération de la surcharge de travail entraînée par la distribution des plis électoraux liés aux prochaines législatives

 

À la fédération des activités postales et de télécommunications (Fapt-CGT), « on appelle à la mobilisation pour l'augmentation des salaires le 20 de chaque mois depuis plusieurs semaines, précise Cédric Grimaud, chargé de la communication de la FAPT CGT. Aujourd'hui, nos sections syndicales revendiquent de surcroit une juste rémunération de la surcharge de travail entraînée par la distribution des plis électoraux liés aux prochaines législatives. Plus globalement, nos syndicats ont naturellement rejoint l'appel à voter en faveur du Nouveau Front populaire dont les propositions rejoignent celles qui sont dans nos cahiers revendicatifs. » La mobilisation s'organise à la fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf) CGT avec de nombreuses réunions départementales ou régionales des syndicats entre le 13 et le 26 Juin, l'envoi de matériel, la multiplication des contacts pour aider à alimenter le débat avec les salariés sur le vote en faveur du Nouveau Front populaire.

Nous avons une obligation historique de nous opposer à l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite

« Dans notre secteur, les luttes se multiplient, explique Julien Huck, secrétaire général de la FNAF CGT. La CGT est sur le pont avec, en ligne de mire, des augmentations de salaires, la défense de l'emploi et du potentiel industriel, contre la précarité, la répression patronale, des conditions de travail déplorables, pour la retraite à 60 ans et à 55 ans pour les métiers pénibles, pour les droits syndicaux. Notre fil rouge : RN, Macron, patronat : même combat. » Pour Bruno Bothua, secrétaire général de la FNSCBA, fédération de la construction CGT, « un salarié de la construction et encore plus un militant issu de la fédération ne peut accepter que le Rassemblement National constitue une voie pour la France. Le secrétaire général de notre fédération fut à l'origine de l'accord du Perreux, qui marqua, en avril 1943, la réunification du syndicalisme dans la résistance. Le secrétaire général de notre fédération, Louis Saillant, fut Président du Conseil National de la Résistance. Nous avons une obligation historique de nous opposer à l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite. L'autre motivation est celle de porter l'espoir et de donner des perspectives aux salariés d'un secteur endeuillé par un mort chaque jour travaillé. Or, le programme du Nouveau Front populaire prône l'adoption d'un plan d'action «zéro mort au travail par le rétablissement des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) ». C'est précisément une des principales revendications qui est de ne plus mourir au travail.» Et de conclure : « l'action syndicale a besoin du relais politique pour avancer. Nous sommes des militants citoyens et des citoyens militants. Il nous revient de peser aujourd'hui sur le vote et demain sur l'application du programme du Nouveau Front populaire ». Rendez-vous est donné, notamment le 23 juin dans le cadre de la mobilisation organisée par les associations féministes et organisations syndicales, ainsi que le 27 juin afin de poursuivre la mobilisation.