Sophie Binet : « Nous travaillons à une rentrée offensive »
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Premier tour de chauffe interprofessionnel de la rentrée. Sous le crachin parisien, plusieurs milliers de manifestants ont défilé mardi 24 septembre 2019 sous les bannières de la CGT, de Solidaires, de la FSU et des deux organisations de jeunesse Unef et UNL, « pour les retraites, les salaires, l'emploi et le service public », comme le rappelait une banderole en tête de cortège. De la place de la République à Nation, c'est sans surprise la future réforme des retraites qui délie les langues des manifestants issus du secteur privé (Renault, Air France, Flunch, Manpower, aides à domicile, etc.) comme du public (Hôpitaux de Paris, RATP, EDF, Engie, CEA de Saclay, éducation, etc.).
« C'est un projet fait pour faire des économies, comme la réforme de l'assurance chômage », a déploré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Patrice Ballester, délégué syndical central CGT chez Manpower, abonde en ce sens : « Les plus précaires font les frais des réformes du gouvernement, on le voit avec l'assurance-chômage. Comment vont être prises en compte les activités fractionnées dans la réforme des retraites? Des camarades qui ont connu des périodes de creux dans leur carrière partent parfois à 65 ans en touchant le minimum vieillesse. Sans parler de tous ceux qui ont des métiers pénibles comme dans la construction et qui sont cassés à 60 ans. »
Vincent Salles, mécanicien de métier et co-secrétaire CGT chez Air France prend de la hauteur et témoigne de son attachement au système de retraite par répartition tel que voulu par Ambroise Croizat, où « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». « Nous sommes dans la rue pour défendre notre système de retraite contre une énième attaque, il faut éviter que les capitalistes s'emparent de notre régime de retraire pour le basculer dans un régime assurantiel. Il ne faut pas que la retraite signe notre arrêt de mort. À Air France, où bon nombre de salariés sont exposés à des horaires décalés, des nuisances sonores, des produits chimiques toxiques, on appréhende les effets d'une réforme ».
Si les retraites à venir étaient dans toutes les têtes, bien des manifestants ont fait le lien avec leur quotidien. Avec en toile de fond des salaires maigrichons, des temps partiels imposés, des conditions de travail difficiles…. « En moyenne, une AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), généralement à temps partiel, gagne 700 euros. À supposer qu'elle connaisse une évolution de carrière, elle gagnera 150 euros de plus, au mieux », explique Hélène Elouard, en charge du collectif AESH de la CGT Educ’Action.
« Dans nos restaurants, de plus en plus d'employées cumulent deux jobs pour boucler la fin de mois. Certains sont à temps partiel imposé à 25 heures, voire moins pour les étudiants. Les trajets domicile-travail peuvent être une vraie galère, notamment pour les salariés qui travaillent le soir, jusqu'à 22 h 30-23 h 30 », témoignent en chœur Marie-José Bienvenu et Didier Bourotte, responsables syndicaux chez Flunch, qui préparent leurs élections professionnelles en novembre prochain.
Au total, en ce mardi 24 septembre 2019, près de 150 manifestations étaient prévues en France, après les avocats, les médecins, les pilotes, les infirmières, la RATP ou encore Force ouvrière (FO), qui a organisé une manifestation nationale sur la réforme des retraites samedi 21 septembre à Paris.
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