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RENTRÉE SOCIALE

Vidéo - Interview de Catherine Perret, secrétaire de la CGT

30 août 2021 | Mise à jour le 31 août 2021
Par | Photo(s) : Thierry Nectoux
Vidéo - Interview de Catherine Perret, secrétaire de la CGT

Vaccination, pass sanitaire, mais aussi et surtout, emploi, salaires, protection sociale, services publics, réformes libérales, Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, passe en revue pour la NVO les sujets à l'agenda de cette deuxième rentrée sociale sous covid marquée le 5 octobre prochain par une journée nationale de mobilisation interprofessionnelle.

Le pass sanitaire est venu tendre le climat social marqué au cœur de l'été par des mobilisations significatives. Comment percevez-vous ce qui est en train de se jouer ?

Il y a deux sujets : la vaccination et le Pass sanitaire. La CGT est favorable à la vaccination. Nous ne sommes pas « antivax ». La confédération s'est engagée dès l'hiver dernier pour en expliquer les enjeux en matière de santé publique. Nous sommes favorables à ce que tous les citoyens de la planète y aient accès et pas seulement les habitants des pays les plus riches. C'est pour cela que la CGT s'est engagée dans le collectif « pas de profits sur la pandémie » qui réclame la liberté des brevets.

L'autre sujet, c'est le Pass sanitaire contre lequel la CGT, avec d'autres, s'est fortement opposée. Pendant des mois le vaccin n'était pas accessible à tous. Maintenant qu'il est disponible, il faut inciter les gens à se faire vacciner, il faut aller vers certaines populations qui n'y ont pas eu accès. Je pense à la Seine–Saint-Denis qui cumule fort taux de pauvreté et faible couverture vaccinale. Il faut aller rencontrer les salariés dans les entreprises avec la médecine du travail. Ce pass sanitaire est liberticide, inefficace et il ne correspond pas à la nécessité d'accompagner les gens isolés ou éloignés de la vaccination. De plus, la ministre du Travail en a fait un permis de travailler.

Et avec d'autres syndicats, la CGT a obtenu que soit censurées les dispositions qui concernaient les intérimaires et saisonniers. On doit s'attendre à de gros problèmes en termes de droit du travail et nous accompagnerons les salariés qui y seront confrontés. Pas question que des travailleurs perdent leur emploi, leur salaire parce qu'ils n'auraient pas pu se mettre en règle. Ce refus a commencé à se manifester dans des entreprises, des hôpitaux où les soignants refusent d'être stigmatisés alors qu'ils ont été exposés sans pouvoir se protéger. Quant aux manifestations, il faut être très clairs : la CGT ne manifestera pas avec l'extrême droite qui les noyaute et les instrumentalise à des fins politiciennes avec des pancartes antisémites, racistes. C'est contraire aux valeurs que nous défendons. Il faut rappeler que cette extrême droite veut interdire les syndicats et en particulier la CGT.

Cette tension autour du pass sanitaire nous éloigne-t-elle des sujets que les organisations syndicales ont mis à l'agenda de cette rentrée ?

La crise sanitaire, les annonces de gouvernement ne doivent pas reléguer au second plan les sujets sociaux qui n'ont pas disparu des esprits avec la pandémie. Les premières préoccupations des Français restent l'emploi et les salaires. Beaucoup de travailleurs ont vu leurs revenus amputés par cette crise, par le chômage partiel. Et ça s'est traduit cet été pour beaucoup par un renoncement aux vacances.

Nous avons un problème de bas salaires dans notre pays, je pense naturellement aux salariés de la « deuxième ligne », je pense aux femmes dont les emplois ne sont pas reconnus et valorisés. Les libéraux et ces patrons qui se plaignent de ne pas trouver de la main-d'œuvre devraient s'interroger sur la faiblesse des salaires, la difficulté des conditions de travail et la précarité.

Si l'on parle salaire, emploi, on débouche sur les sujets de la protection sociale que la CGT et l'intersyndicale veulent mettre à l'agenda des mobilisation de la rentrée : la réforme de l'assurance chômage et celle des retraites. Nous avons réussi à faire repousser l'application de la réforme de l'assurance chômage, mais le gouvernement entend l'imposer coûte que coûte au 1er octobre en nous expliquant que la situation s'améliore que la croissance est au rendez-vous.

Quant à la réforme des retraites, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté d'allonger la durée de cotisation. Nous le disons avec force et très unitairement avec les organisations qui ont combattu cette réforme, il n'est pas question qu'elle soit remise sur le tapis, que ce soit pour l'ensemble des salariés ou ceux des régimes spéciaux. Nous construirons des mobilisations d'ampleur si le gouvernement veut l'imposer. Ça fait partie des sujets débattus en intersyndicale qui s'est réunie cet été pour construire la mobilisation du mardi 5 octobre, sur les questions d'emploi, de salaire, de protection sociale mais aussi de service public.

Entretien réalisé le 24 août, à paraître dans l'édition de septembre de la NVO spécial rentrée
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