
À L’Équipe, alerte sur l’emploi et les conditions de travail
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Environ deux cents journalistes représentant les principales organisations françaises s'étaient réunis pour une mise en scène de die-in (tombé mort) sur les marches de l'Opéra, place de la Bastille, mercredi 16 avril, à 18 heures, pour déclarer leur solidarité avec leurs collègues tués à Gaza parce que faisant leur métier de relais de l'information, une information que le gouvernement israélien tente de faire taire pour imposer son propre récit. Pas moins de 42 sociétés de journalistes – de l'AFP à Blast en passant par France 24, Télérama, Radio France, RMC, Le Monde ou BFM TV – avaient pris part à l'appel lancé avec les syndicats – SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, RSF, Reporters solidaires, FIJ, FEJ, La Scam, Prix Albert Londres – sous les mots d'ordre : « Stop au massacre des journalistes palestiniens », « Halte à l'impunité des auteurs de ces crimes », « Ouverture immédiate de ce territoire à la presse internationale ». Pour Hélène Richard, membre du Bureau national du SNJ-CGT, cette mobilisation « est une première par le large nombre de sociétés de rédacteurs et de syndicats mais pour la CGT c'était une évidence de s'impliquer car elle a une longue tradition de soutien aux droits des Palestiniens ».
Parmi les journalistes estampillés « Presse » qui se sont allongés les uns après les autres sur les marches de l'Opéra en un geste symbolique des près de 230 collègues palestiniens décédés, Edwy Plenel, journaliste et cofondateur de Médiapart, explique : « je suis là comme l'ensemble des syndicats de journalistes français, comme la plupart des sociétés de journalistes, des journaux et des médias français sauf ceux d'extrême droite, sauf ceux qui sont du côté des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Je suis là en solidarité avec les collègues, les hommes et femmes journalistes de Gaza, qui payent d'un tribut sans précédent par rapport à toutes les guerres modernes. Ils payent ce tribut à la volonté des dirigeants Israéliens que la guerre – avec ses crimes y compris génocidaires – qu'ils mènent à Gaza se fasse dans l'opacité, sans qu'il y ait le témoignage libre, indépendant, honnête de journalistes pouvant faire leur travail. C'est une honte et donc nous sommes là – c'est bien peu de choses – pour simplement dire qu'à travers cette solidarité avec les journalistes palestiniens nous sommes solidaires du sort du peuple palestinien ».
La mobilisation a été marquée par plusieurs prises de paroles dont celle d'un journaliste de Gaza réfugié en France avec sa famille qui au-delà de la situation des journalistes a dénoncé « un génocide en cours qui a pour but de chasser le peuple palestinien de ses terres. Ce n'est pas une guerre contre le Hamas comme ils le prétendent ». Un témoignage dans le même ton que celui de Youssef Habash, directeur de la branche européenne du Palestinian Journalists Syndicate. « Depuis le 7 octobre, a-t-il expliqué, on voit une propagande dans toute l'Europe mais aujourd'hui nous le disons haut et fort, nous envoyons un message clair pour l'Humanité, le droit et la liberté d'expression. Nous espérons que ce rassemblement pourra donner la force aux journalistes sur le terrain à Gaza, nous sommes les frères de tous les journalistes qui font entendre leur voix sur le génocide en cours. (…) Nous réclamons un cessez-le-feu, l'entrée de l'aide humanitaire et la fin de l'occupation. La lutte continuera jusqu'à ce que les Palestiniens puissent vivre indépendants et libres dans leur État. » Fidèle à son engagement en faveur du droit des Palestiniens, la CGT a redit par la voix du secrétaire général du SNJ-CGT, Pablo Aiquel qu'elle « le poursuivra coûte que coûte » malgré « des intimidations que subissent certains de nos camarades ». Et de continuer : « certes, il est fondamental et nécessaire que nous, journalistes, exprimions notre indignation car le droit à l'information de tous les citoyens du monde est attaqué. Mais nous n'oublions pas de souligner que les massacres des populations civiles, des femmes et des enfants sont intolérables, et c'est bien ce dont les journalistes de Gaza veulent témoigner, ce sur quoi ils veulent informer. » Pour conclure, les journalistes du SNJ-CGT ont appelé leurs collègues « à se battre dans leurs rédactions pour que le traitement médiatique de la destruction de Gaza et du massacre de sa population soit à la hauteur de sa gravité, sans édulcoration, sans campagne de diversion. » Ils ont également appelé le gouvernement français à reconnaître sans attendre l'État de Palestine comme évoqué par Emmanuel Macron la semaine dernière lors de son retour dans la région.
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Retrouvez le numéro 3590 de juin 2020 de la NVO Lire la suite