24 heures avec Magalie Hazard, ouvrière en production
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Camille entre d'un bon pas au 26 de la rue de Vaugirard, l'accès réservé au personnel du palais du Luxembourg. Une solide journée l'attend. Le sénateur de l'Oise qui la salarie livre ce soir sa dernière intervention dans l'hémicycle, avant la clôture de la session parlementaire. Et il reste fort à faire. Collaboratrice depuis 2015 du sénateur communiste Jean-Pierre Bosino, la jeune femme de 26 ans ne compte pas ses heures pour un salaire tout rond de 2 000 euros net. « Moins que Pénélope », glisse-t-elle, mine de rien. Dans le petit bureau qu'elle partage avec l'élu, sont punaisés, côte à côte, une carte de l'Oise et un dessin humoristique croquant l'affaire Fillon.
« Je ne vois pas comment on peut dire que notre travail n'est pas tangible, s'offusque la jeune femme. On tient l'agenda, les revues de presse, on répond au téléphone et aux e-mails, on fait de la recherche documentaire, on rédige des notes de synthèse, des défenses d'amendement, on interpelle les institutions… » Avant d'ajouter, à bon entendeur : « Mais si on trouve des collaborateurs fictifs, c'est peut-être parce qu'il y a des parlementaires fictifs ? »
Après avoir relevé courriers et e-mails, Camille se penche sur l'intervention que doit faire le parlementaire dans la soirée sur le thème de la ruralité. Travaillant à Paris, elle s'acquitte du volet législatif, tandis que deux autres collaborateurs, basés en circonscription, font le lien avec le terrain. Le sénateur Jean-Pierre Bosino franchit à son tour la porte de l'office. Il se penche pour relire l'intervention rédigée par Camille, avant qu'une discussion s'engage sur son contenu. « On échange en amont sur ce qu'il a envie de dire. Il relit ce que j'ai écrit et apporte des corrections, il ajoute des idées. Si on ne travaille pas dans la confiance, ça ne marche pas », détaille la collaboratrice. Tous deux se rendent à la réunion de groupe qui se tient chaque mardi.
Ce matin, il est question d'une entreprise en difficulté. Camille prend note en silence du contenu des échanges entre les sénateurs. « Je crois encore qu'on peut changer plein de choses en étant au service des élus. Mais pour faire ce métier, il faut adhérer à l'action politique menée », assure la militante. La loi Travail aura constitué un temps fort de son passage au Sénat. « Je me suis retrouvée face au Code du travail alors que je ne suis pas juriste, se souvient-elle. Un collaborateur doit apprendre à lire entre les lignes les textes de loi et à se poser les bonnes questions. C'est un métier qui demande beaucoup de curiosité et d'organisation. » Bien mal remerciés par l'institution, les collaborateurs ont créé l'an passé un syndicat CGT pour porter leurs revendications. Qui, elles, sont loin d'être fictives.
Article paru dans Ensemble ! d'avril 2017
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