Créer les conditions du rassemblement
Chaque journée d'action nationale amène inévitablement, qu'on le veuille ou non, la question des suites datées, qu'il faut donner à chacune d'entre elles, pour gagner sur nos revendications. La bataille contre le CPE, en 2006, les grandes manifestations contre la réforme des retraites en 2010 et cette année notre opposition à la loi « travail » en sont la démonstration.
La même question se pose pour l'après-15 septembre 2016, avec une loi promulguée sans débat démocratique à marche forcée, à coup de 49.3 ! Même si, depuis cinq mois, la CGT a été un acteur essentiel du mouvement social, la nouvelle période qui s'ouvre nous confère encore plus de responsabilité. Responsabilité à rencontrer les salariés directement sur les lieux de travail, notre ADN. Un lien qui doit être quotidien avec chacun d'entre eux.
Chaque individualité, chaque aspiration et attente personnelles font le collectif. Un collectif qui a besoin de retrouver du sens, de la cohésion, afin de construire le rapport de force indispensable dont nous avons besoin. Nous devons créer les conditions du rassemblement des salariés. Rapidement, la loi « travail » va arriver dans les entreprises. Nous devrons articuler notre opposition aux revendications légitimes des salariés à partir des cahiers revendicatifs. Nous devons les opposer pour être une force de proposition. D'ailleurs, Philippe Martinez, dans la lettre aux syndiqués, est très clair : « Pas de loi travail dans ma boîte. »
La période est d'autant plus importante qu'on peut déjà se rendre compte, les primaires aux élections présidentielles à peine lancées, la multitude des candidats déclarés n'abordent à aucun moment les attentes sociales.
Partout, à tous les niveaux, la CGT sera l'accélérateur des questions sociales qui devront être au cœur
de cette rentrée pour qu'elles pèsent dans le débat lors des prochaines échéances électorales.
Pascal Bouvier, secrétaire de la CGT
Paru dans Ensemble N°91 /octobre 2016