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Industrie-Environnement

La CGT déploie son radar travail-environnement

22 novembre 2024 | Mise à jour le 22 novembre 2024
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Une centaine de syndicats cégétistes déploient le radar travail-environnement, conçu initialement par le syndicat des cadres et un collectif écolo. L’objectif étant d’oeuvrer à la transition écologique à l’intérieur même des entreprises.

« Le radar, c'est un couteau suisse qui permet de titiller l'entreprise sur les problématiques environnementales et de le faire savoir. C'est aussi un turbo qui booste notre capacité à syndiquer et met en évidence le manque de moyens syndicaux pour travailler correctement ces questions », témoigne Fabienne Rouchy, agent de la Banque de France et dirigeante de la CGT. Ses propos résument assez bien l'utilité du radar travail-environnement. L'outil a été développé par l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT) en partenariat avec l'association de jeunes diplômés « Pour un réveil écologique » en 2022, et déployé à l'issue du 53e congrès de la CGT en mars 2023, dans le cadre de son plan d'action syndical industrie et environnement.

Outiller les syndiqués et les salariés

L'objectif étant d'outiller les syndiqués et les salariés pour agir vraiment en faveur de la transition écologique au sein de leur entreprise. « Le syndicat doit se préoccuper de l'environnement, sinon le capitalisme le fera pour légitimer la casse de l'emploi, affirme la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, en préambule d'une journée d'étude consacrée qui a réuni 70 militants et militantes dans le patio de la CGT à Montreuil. Nous devons mener une action syndicale pour empêcher les oppositions entre social et environnement. »

Concrètement, le radar s'articule autour de quatre étapes. « La première, qui consiste à réaliser d'un point de vue syndical, un état des lieux de la politique environnementale de l'entreprise, est la colonne vertébrale du radar », explique Antoine Trouche, membre du collectif « Pour un réveil écologique » et co-concepteur du radar. Ce bilan devant par la suite aider à faire remonter les propositions des salariés et à forger un cahier revendicatif autour des priorités définies.

Une centaine de syndicats concernés

Actuellement, près d'une centaine de syndicats déploient l'outil, notamment dans la métallurgie, les banques et assurances, les collectivités territoriales. Si le chantier est en cours, des militants en tirent les premiers enseignements. « Le radar est un appui, non seulement pour placer la région face à ses contradictions, mais aussi pour syndiquer. L'environnement concerne tout le monde, de l'agent d'entretien au cuisinier en passant par le cadre chargé d'instruire l'implantation d'une méga-bassine qui heurte ses convictions », constate Guillaume Fontaine, militant au sein de la région Nouvelle-Aquitaine. Tristan Fournet, militant au conseil départemental des Yvelines raconte : « Les salariés nous ont fait remonter 800 propositions, parmi lesquelles six ont été jugées prioritaires. Par exemple, le radar a mis en exergue la nécessité de renforcer les transports en commun, de s'interroger sur la gestion de l'eau et l'artificialisation des sols et de contester un projet routier. »

Reste que faute de temps et de moyens, les syndicats peinent à faire de l'environnement une priorité. Et les questions de fin du monde risquent d'être encore plus reléguées face à la cascade de plans de licenciement. «Aucun syndicat de PME ne s'est inscrit dans le dispositif alors que les inondations font peser un risque énorme sur l'activité de certaines, par exemple. L'environnement est un enjeu de lutte contre le capitalisme. La CGT a vraiment besoin d'avoir des fédérations qui s'emparent du sujet », conclut Fabienne Tatot, secrétaire nationale de l'Ugict-CGT. Et ce, d’autant que les discours climatosceptiques continuent de gagner du terrain.