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Choc de cultures
25 avril 2017 | Mise à jour le 25 avril 2017
Par
Dee Brooks
| Photo(s) : DR
Parti en canoë à la chasse au phoque, Nam-bok s'est perdu sur l'océan déchaîné et tous l'ont cru mort. Des années plus tard, il retrouve sa tribu isolée et leur fait un récit proprement incroyable… Adaptation d'une nouvelle de Jack London, « Nam-bok » interroge le choc entre modernité et tradition.
Le talent de Jack London se joue des frontières et des époques. Le cinéma, le théâtre et la bande dessinée se sont emparés de nombre de ses romans et nouvelles. Nam-bok est l'une des fables intemporelles que le 9e art adapte avec bonheur grâce au talent de Thierry Martin.
Naufragé accidentel, « Nam-bok » avait quitté sa tribu, un petit peuple autochtone du Grand Nord encore vierge de contact avec le monde extérieur, pour partir chasser en mer.
Il ne revint pas, et tous, sa mère incluse, le pensèrent perdu corps et biens. Malgré les années, celle-ci n'avait cessé de scruter l'horizon et d'attendre le retour de son fils. Ainsi reconnut-elle instantanément sa manière malhabile de manier la pagaie.
Retrouvant les siens après de longues années, Nam-bok, débute alors le récit de ses aventures, comment il est recueilli par une goélette qui fera naufrage à son tour, comment il aborde une terre inconnue et découvre le monde des Blancs, l'argent, et ce monstre étonnant qui se déplace sur une voie de fer en crachant un panache de fumée.
Mais pour son peuple, qui ne peut concevoir ni goélette, ni bateau métallique à vapeur qui flotte, ni chemin de fer, Nam-bok est surtout un grand menteur…
Illustrant le fossé entre les peuples autochtones et un univers qui se croit le seul civilisé, ce conte philosophique questionne la fragilité des sociétés et la notion ambiguë de progrès.
Comme l'adaptation de la nouvelle Construire un feu par Chabouté, la bande dessinée se prête fort bien à la restitution saisissante de l'atmosphère des livres d'aventure de London.
Nam-bok, de Thierry Martin. Futuropolis. 104 pages, 18 €.
