Au musée d'histoire vivante de Montreuil, la mémoire ouvrière à l’honneur
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Protestation silencieuse
Le parcours particulier de Liu Bolin commence le 16 novembre 2005, lorsque, pour préparer les Jeux olympiques de 2008, les autorités chinoises procèdent à la démolition du quartier de Suojiacun, un village d'artistes dans la banlieue de Pékin. L'atelier de Liu fait partie du lot. Il est détruit ce jour-là. Révolté par cet abus de pouvoir, le jeune homme, poussé par un instinct animal et muet, décide de poser devant ce qu'il reste de son lieu de travail et de création. Peint à l'image de ses ruines, l'homme a disparu du décor sinistré. « Certains diront que je disparais dans le paysage ; je dirais pour ma part que c'est l'environnement qui s'empare de moi », explique Liu Bolin lorsqu'il est l'interrogé sur le sens de son travail. Sa révolte silencieuse parle désormais pour lui, et à beaucoup de ses contemporains.
De 2011 à 2013, parcourant le monde, il va décliner ce procédé qui le rendra célèbre. Cela donne une série intitulée Hiding in the City (« Caché dans la ville »). En 2013, Paris est l'une des étapes de Hiding in the City. Il choisit de s'immerger dans les lieux qui sont pour lui emblématiques de la ville : le marché de Rungis, un kiosque à journaux, le coffre-fort historique de la Société générale, les Archives nationales…
Où qu'il soit, l'artiste procède toujours de la même manière : il se laisse enduire de peinture et pose pendant des heures avant d'obtenir le bon rendu, la bonne image. Parfois, cela semble facile quand le fond est de couleur uniforme mais le plus souvent c'est d'une minutie incroyable quand il s'agit de reproduire le détail d'une brique ou d'un pneu, les nervures d'une grume ou des unes de Charlie Hebdo.
Le choix des expositions-disparitions de Liu Bolin ne doit rien au hasard. Il dit beaucoup de lui, de nos sociétés modernes, de ses dérèglements… et aussi de nos révoltes et de nos capacités de résistance ; que l'on crie en levant le poing ou que l'on se taise en se camouflant.
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