L’Institut du monde arabe a 30 ans

Le chantier de rénovation de l'IMA est d'importance. Trois années de travaux ont ainsi été nécessaires pour rénover la plus grande bibliothèque de France dévolue au monde arabe avec plus de 70 000 livres en accès libre. Depuis le 31 mars, c'est non seulement l'architecture, mais aussi l'accès – notamment numérique – au fonds documentaire qui ont été réactualisés. Plus de 100 000 ressources, tous supports confondus, pour moitié en langue arabe et moitié en langues occidentales sont désormais consultables.

Le musée a lui aussi pris un petit coup de neuf, avec un accrochage des collections totalement repensé et la présentation d'œuvres inédites.

Spectaculaire, la remise en service des emblématiques moucharabiehs – qui a eu lieu lors de la fête électro le 29 septembre – est une prouesse technique. En effet, ces 240 petites ouvertures dynamiques, en fait des prototypes, n'avaient fonctionné que quelques mois. Aujourd'hui, la technologie et les nouveaux matériaux ont permis de remettre en fonction ce dispositif qui assure à la fois l'aération et la circulation de la lumière dans les bâtiments.

Conçu avec un pilotage intelligent, cet ensemble de haute technologie comporte des milliers de pièces en alliages aéronautiques, désormais dotées d'un système d'auto-lubrification. Le fonctionnement a également été pensé pour réaliser des économies d'énergie substantielles, mais aussi pour une meilleure adaptation de l'éclairage à la diversité des espaces intérieurs, qu'il s'agisse de lieux d'exposition, de travail ou de recherche. Et désormais, à la nuit tombée, la lumière intérieure du bâtiment et un éclairage LED événementiel permettent d'animer le parvis.

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Le Liban, ou plutôt « les » Liban seront à l'honneur pour un partenariat entre l'IMA et le Théâtre de la Ville pour trois jours de partage. Le 27 octobre, il sera rendu hommage au festival de Baalbeck lors d'une soirée de musique et poésie ; le 28, un Trio chic et choc inédit donnera un concert oud, bouzouk et violon et le dimanche 29, à partir de 16 heures, trois groupes de la remuante et jeune scène libanaise se produiront pour la première fois en France : The great departed, Kinematik et Who killed Bruce Lee ?

En novembre, place à la poésie avec la deuxième édition de la Nuit de la poésie, du 11 novembre 19 heures au lever du soleil le 12, en lien avec la Maison de la Poésie. Artiste emblématique de la fusion, Oxmo Puccino donnera son unique concert parisien de l'année le 24 novembre et partagera sa « carte blanche » avec de jeunes créateurs de moins de 30 ans pour trois projets artistiques en danse, écriture et interprétation, arts numériques et… design culinaire ! L'artiste clôturera ce week-end avec une sieste musicale où il réunira des musiciens et amis fidèles.

Pas de monde arabe sans chaâbi, ce dérivé populaire de la musique arabo-andalouse, qui sera représenté le 1^er décembre par Zina Daoudia (étoile du chaâbi marocain). Le 2 décembre, le rocker Rachid Taha revisitera le répertoire engagé de son compatriote Dahmane El Harrachi, chantre de l'exil et compositeur notamment du célèbre Ya Rayah (Ô partant). La jeune génération du chaâbi algérien, avec Youcek Benyghzer puis Kamel Aziz clôturera ces « Eclats de chaâbi » avec un hommage à la vie et l'œuvre de Amar Ezzahi.

Jusqu'en janvier 2018, la grande exposition « Chrétiens d'Orient, 2000 ans d'histoire » vient rappeler l'importance des communautés chrétiennes au Proche et au Moyen-Orient à travers des œuvres rarissimes. En partant de leur racine commune qui situe en Palestine la prédication du Christ, l'exposition montre la formation des Églises grecque, copte, assyro-chaldéenne, syriaque, arménienne et maronite.

L'apparition de l'islam et la conquête arabe vont confronter ces communautés à un ancrage, parfois difficile, voire sanglant, dans le monde arabe dont ils sont l'une des composantes, indispensable à sa diversité.