La CGT fait de solides propositions contre la pauvreté
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Emmanuel Macron a enfin détaillé jeudi 13 septembre les grands axes de son plan de lutte contre la pauvreté.
Un plan d'autant plus attendu que, selon l'Insee, la France comptait en 2016 quelque 8,8 millions de pauvres, soit 14 % de la population. Un taux qui atteint 19,8 % pour les moins de dix-huit ans, ce qui signifie qu'un enfant ou adolescent sur cinq vit dans la pauvreté.
Le plan s'appuie d'abord sur une série de mesures de prévention de la précarité, concernant en particulier les plus jeunes. Il prévoit notamment l'ouverture de places de crèches pour les enfants de quartiers prioritaires ou défavorisés — via des bonus financiers aux collectivités —, la création d'un fonds permettant le financement de petits-déjeuners dans les écoles des zones prioritaires (et d'elles seules), et un accès facilité à la cantine via des repas à un euro en fonction du quotient familial.
Concernant les jeunes, ensuite, l'obligation de formation passera de 16 à 18 ans, ce qui suppose des moyens financiers (la sommes n'est pas précisée) pour les missions locales. Le dispositif « garantie jeune », qui concerne les 16-25 ans les plus éloignés de l'emploi, devrait être étendu à 500 000 d'entre eux d'ici la fin du quinquennat (pour 100 000 actuellement). Une coopération entre États et départements devrait permettre de prolonger le suivi des enfants de l'Aide sociale à l'enfance jusqu'à 21 ans.
En matière de santé, la CMU (couverture maladie universelle) devrait être étendue.
Enfin, Emmanuel Macron a annoncé « une loi en 2020 » visant à mettre en place un « revenu universel d'activité », regroupant les allocations diverses dont sont censés bénéficier les plus précaires, mais faisant dépendre ces allocations d'obligations en matière d'emploi.
« Le gouvernement entend regrouper l'ensemble des minimas sociaux y compris l'APL, dans un revenu universel d'activité (sans donner le montant) qui serait supprimé, si le bénéficiaire refuse à 2 reprises une offre d'emploi. On connaît déjà le résultat d'une telle approche. Elle oblige le bénéficiaire à accepter n'importe quel boulot et donc l'éloigne de l'indispensable épanouissement que chacun doit avoir au travail et, surtout, elle permet de tirer vers le bas les salaires et les conditions de travail de tous les autres salariés », souligne la CGT dans un communiqué.
La centrale syndicale rappelle aussi qu'un tiers des plus pauvres sont des travailleurs pauvres.
Le locataire de l'Élysée n'avait pas hésité à stigmatiser le « pognon de dingue » dépensé dans l'aide aux plus démunis. De fait, il a décidé de n'allouer que quelque huit milliards d'euros sur quatre ans au plan pauvreté pour les 9 millions de personnes concernées directement, soit deux milliards par an, quand la suppression de l'ISF coûte plus du tiers de cette somme au bénéfice des familles les plus riches.
Il n'est pas davantage revenu sur la baisse des APL, sur la fin de l'alignement des aides sociales sur l'inflation, sur le gel du Smic ou de l'indice de point d'indice des salaires des fonctionnaires, pas plus que sur la hausse de la CSG, qui touche en particulier les retraités les plus démunis.
Et l'on a bien du mal à comprendre comment lutter contre la pauvreté, la précarisation des salariés, les inégalités, quand ce plan dit de lutte contre la pauvreté s'inscrit dans une perspective d'ubérisation du travail et de mise en cause des services publics, lesquels sont pourtant l'un des piliers d'une société de solidarité.
En chute libre dans les sondages, le gouvernement, qui a tardé à présenter son plan, espère-t-il laisser croire qu'il développe une politique sociale ? Si des petits pas en faveur des enfants les plus défavorisés sont à saluer, en matière de lutte contre la pauvreté, le compte est très loin d'y être.
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