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1/4des travailleurs victimes de propos ou comportements stigmatisants au travail

27 septembre 2018 | Mise à jour le 27 septembre 2018
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Selon le onzième baromètre de la perception des discriminations  publié jeudi 27 septembre par le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) un quart des travailleurs disent avoir fait « l‘expérience de propos et comportements sexistes, homophobes, racistes, liés à la religion, au handicap ou l’état de santé » lors des cinq années ayant précédé cette enquête.

« Ces attitudes hostiles sont rapportées comme très fréquentes dans 5% des cas et peu fréquentes dans 20% des situations » , selon cette étude réalisée en France en 2016 auprès de 3.551 personnes. Mais ces données moyennes masquent de fortes disparités selon les groupes de personnes interrogées, les femmes perçues comme non-blanches et celles en situation de handicap étant les plus exposées. Ainsi, « les femmes de 18 à 44 ans perçues comme non-blanches sont plus d’une sur deux à rapporter de tels agissements » , tout comme « 43% des femmes en situation de handicap » , « 40% des hommes homosexuels ou bisexuels » , « 40% des hommes de 18 à 34 ans perçus comme non-blancs » . A l’inverse cette situation touche (seulement) « 11% des hommes de 35 à 44 ans perçus comme blancs » . Ces expériences vont souvent de pair avec des situations de dévalorisation du travail (rapportées par une personne sur deux), et de discrimination (rapportées par une personne sur trois).

Discriminations cumulées

« Les discriminations frappent inégalement et en outre se cumulent » , a résumé le Défenseur des droits Jacques Toubon lors d’une table ronde sur ce baromètre. Ainsi 86 % des personnes rapportant un propos ou un comportement stigmatisant déclarent avoir expérimenté également une discrimination et/ou une forme de dévalorisation de son travail (attribution de tâches ingrates, sous-estimation des compétences professionnelles, etc…).

L’avocate en droit du travail Emmanuelle Boussard-Verrechia a témoigné que les salariés discriminés commençaient d’abord par évoquer la dévalorisation de leur travail avant la discrimination. « Les blagues sexistes et racistes sont moins supportées quand votre travail est dévalorisé » , a-t-elle souligné.