Hôpital public : un démantèlement programmé ?
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Les 42 agents non médicaux du Samu 93 basé à l’hôpital Avicenne de Bobigny en Seine-Saint-Denis avaient lancé avec le syndicat CGT de l’établissement un préavis de grève de 24 heures à la veille de Noël pour obtenir des moyens supplémentaires afin d’effectuer correctement leur mission de secours d’urgence. Il a été levé lundi en fin d’après-midi après la signature d’un protocole prévoyant une dizaine de recrutements pour le Samu 93. Ces embauches seront financées principalement par l’Agence régionale de santé (ARS) qui a débloqué une enveloppe de 2,4 millions d’euros pour les huit Samu d’Ile-de-France, soit 300.000 euros pour la Seine-Saint-Denis. L’Agence régionale de Santé, était menacée d’une généralisation des grèves dans tous les Samu franciliens. Le directeur de l’ARS d’Ile-de-France, Aurélien Rousseau, a reconnu des difficultés de recrutement, un turnover très élevé dans certains Samu, « comme à Paris et en Seine-Saint-Denis« , ainsi qu’un « nombre d’appels qui augmente » . Conséquence des sous-effectifs chroniques dans les centres de régulation médicale, le temps de réponse aux appels d’urgence médicale s’est allongé de manière inacceptable. « Pour un hôpital de qualité, il faut un décroché de 90% des appels dans la minute. Vendredi nous étions à 8% » , précise le docteur Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu 93 et délégué CGT. « Imaginez, une personne est en arrêt cardiaque et vous attendez 5 à 6 minutes avant qu’on décroche. On appelle cela une perte de chance qui se traduit par des morts qui pourraient être évitées » , dénonce le médecin.
Signataire du texte, la CGT a salué dans un communiqué « une première victoire« . Le Dr Christophe Prudhomme s’est dit « satisfait du protocole » . « Nous allons passer d’un effectif théorique de 42 agents à 51, c’est pratiquement ce que l’on voulait » , s’est réjoui Frédéric Adnet, directeur du Samu 93, regrettant cependant d’avoir dû « arriver à un rapport de force qui laisse des traces plutôt que se rendre à l’évidence du fait que nous n’étions plus en mesure d’apporter une réponse de qualité aux urgences » .
Mais la question du manque d’effectif n’est pas la seule posée par les ARM (agent de la régulation médicale). Ces derniers revendiquent aussi la mise en place d’une formation diplômante. « Nous nous sommes portés candidat pour la création d’une future école de formation des ARM, appuyé par le ministère de la Santé« , précise le directeur du Samu 93, « pour éviter un autre Strasbourg » . Il fait référence à la mort en décembre 2017 de Naomi Musenga, Strasbourgeoise de 22 ans. Son appel de détresse avait été traité avec mépris par une régulatrice du Samu et avait soulevé une vague d’indignation en France. Outre les effectifs, l’accord prévoit par ailleurs de « favoriser l’accès des emplois contractuels aux concours et la titularisation » et de déposer une candidature pour la création d’une école d’ARM à l’hôpital Avicenne de Bobigny, où est installé le Samu 93. Autre préoccupation des agents de la régulation et des médecins du Samu, les systèmes d’interconnexion entre les organismes d’aide à la personne, en particulier avec les sapeurs-pompiers. « Nous sommes obsolètes. Les taxis ou les Ubers ont un système de géolocalisation dix fois plus performant que nous » , raille le Dr Prudhomme. « Quand je pars dans un véhicule du Samu, je dois imprimer ma feuille de bord, puis rentrer l’adresse dans le GPS » , raconte-t-il.
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