Emmanuel Macron maintient son cap et déroule son programme
En réponse à la crise des gilets jaunes et à l'issue du grand débat, le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures, le 25 avril. Analyses et réactions de la CGT. Lire la suite
Tandis que le chef de l'État a évacué la question des salaires pour ne traiter que celle du pouvoir d'achat à travers les mesures annoncées le 10 décembre 2018, la CGT n'a pas manqué une occasion depuis le début du mouvement des gilets jaunes de souligner l'urgence d'une augmentation des salaires et des pensions de retraite.
Logique donc que figure en tête des 19 propositions qu'elle formule l'augmentation du SMIC « à 1800 euros brut et un relèvement immédiat des salaires de 20 % par mois ». La confédération considère également qu'il est urgent de rendre effective l'égalité professionnelle et salariale femmes-hommes. Et pour ce qui est des retraites, alors que le chantier de la réforme de notre système est en cours, la CGT revendique « un montant de retraite égal à 75 % du dernier salaire (avec un minimum vieillesse de 1200 euros) et une indexation des pensions sur le salaire moyen ». Sur ce dernier point, il n'est pas impossible que le chef de l'État fasse l'annonce d'un autre mode d'indexation des petites retraites sur l'inflation.
Mais cette mesure qui prétendrait répondre à la colère maintes fois exprimée par les organisations syndicales et associations de retraités risque de ne concerner que les retraités aux pensions les plus faibles et elle n'apporterait aucune réponse au décrochage du niveau de vie des retraités dans leur ensemble par rapport à l'évolution des salaires des actifs.
Le chef de l'État ne pourra pas s'exonérer d'un volet fiscal tant le sentiment d'injustice face à l'impôt est largement partagé dans l'opinion. Il est même renforcé par la suppression de l'ISF. S'il se murmure qu'Emmanuel Macron annoncerait de nouvelles tranches d'impôt (on parle de deux nouvelles tranches) sur les revenus afin d'en améliorer la progressivité, là encore la CGT fait des propositions.
Notamment elle préconise un « élargissement de l'impôt sur les revenus à tous les revenus fonciers en lui donnant une meilleure progressivité par l'augmentation du nombre de tranches et du taux d'imposition des tranches supérieures ». En matière de fiscalité locale, elle propose de réformer « afin de diminuer les charges des ménages à faibles revenus et réduire les inégalités territoriales ». Enfin, parce que la première des injustices réside dans l'inertie à l'égard de la fraude fiscale, la CGT demande un « renforcement réel de la lutte contre les paradis fiscaux et l'évasion fiscale ».
Pour faire face à l'urgence écologique, la CGT milite pour la reconquête de l'industrie et une localisation au plus près des besoins. Et tandis que la question des mobilités a été posée par le mouvement des gilets jaunes, la CGT se prononce « pour le développement et l'amélioration des transports collectifs sur tout le territoire, dans une approche complémentaire et mutlimodale des différents modes de transport ».
Elle réitère son exigence d'une « relance du fret » ferroviaire et se dit favorable à « une écotaxe sur le transport routier ». Enfin, pour améliorer la situation de précarité énergétique dans laquelle se démènent de nombreux foyers modestes, la CGT propose « un plan massif de rénovation énergétique du parc des logements ».
Alors que les syndicats de fonctionnaires et agents publics sont très mobilisés contre la réforme du service public, les annonces présidentielles sont attendues, là encore sans grandes illusions puisque l'exécutif n'a pas marqué de pause durant le grand débat national dans le chantier de réforme. Les cahiers de doléances et les débats ont permis que s'expriment des besoins de proximité et qualité des services publics.
La CGT estime que ces exigences relèvent de l'urgence démocratique et propose notamment le « maintien et le développement de services publics de proximité, qu'il s'agisse de la santé, de l'école, des transports ferroviaires et plus largement collectifs, des postes ou des administrations pour répondre aux besoins des usagers ». Mais alors que le gouvernement veut accentuer la précarité statutaire des agents publics, la CGT propose « des services publics de qualité dotés de personnels sous statut et des moyens nécessaires ».
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