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Coronavirus

Chroniques du coronavirus : chez Marie Surgelés, la prime de la discorde

13 avril 2020 | Mise à jour le 6 mai 2020
Par | Photo(s) : Google Streetview
Chroniques du coronavirus : chez Marie Surgelés, la prime de la discorde

Comment les salariés et les militants syndicaux s'adaptent-ils à l'état d'urgence sanitaire ? Il y a ceux qui travaillent depuis chez eux, ceux qui sont tenus de se présenter à l'usine ou dans leur entreprise… Chaque jour, la NVO vous raconte le quotidien des travailleurs à l'heure du Covid-19. Aujourd'hui : les employés de Marie Surgelés.

Cela fait maintenant plus d'une dizaine de jours que les salariés du producteur de plats surgelés Marie, secteur considéré comme essentiel, débrayent régulièrement. Pour obtenir la reconnaissance de leur direction face aux augmentations de travail liées au confinement de la population.

Les trois heures de discussion avec leur direction, jeudi 9 avril, n'auront abouti à rien. « On n'est pas surpris, on ne s'attendait pas à des miracles », ne s'étonne même pas Alain Bernier, délégué syndical central pour les trois sites de Marie Surgelés installés à Airvault, dans les Deux-Sèvres, à Mirebeau, dans la Vienne, et à Chacé, dans le Maine-et-Loire.

Les samedis vont peut-être être majorés, mais il y a encore quelques problèmes à régler concernant les contrats. Quant à la prime, ils ne peuvent pas nous donner de réponse. Alain Bernier, délégué syndical central

Pas de quoi soulever l'enthousiasme des quelque 600 salariés, la quarantaine d'intérimaires incluse, du producteur de surgelés, de pizzas en passant par le riz cantonais ou les hachis Parmentier. Des salariés qui, depuis maintenant près de quatre semaines, sont soumis à rude épreuve.

Les commandes ont doublé

C'est que si les Français sont désormais cloitrés chez eux pour cause de confinement national depuis le 17 mars dernier, ils n'en continuent pas moins de se nourrir. Avec pour conséquence une augmentation des demandes et donc de la production pour les salariés de Marie, secteur essentiel, invités par leur direction à venir également travailler le samedi et un jour férié.

« Les commandes ont doublé et les gars travaillent plus. Ils veulent une reconnaissance et cette histoire de prime a été l'élément déclencheur », explique Alain. « Quand on demande aux salariés de faire plus et qu'ils disent oui, mais quand ils demandent à leur tour un peu de reconnaissance et qu'on leur répond : “On verra”, forcément, ça grogne. »

Débrayages quotidiens

Grogne qui se manifeste par des débrayages devenus quotidiens à Mirebeau, d'où sortent les pizzas, tartes, et autres crêpes estampillées Marie ou du nom de marques distributeurs. « Chaque équipe [le site tourne en 3×8, NDLR] fait entre une heure et une heure et demie de débrayage tous les jours depuis une semaine et demie [31 mars, NDLR] et le climat est assez tendu », annonce Annick Mallet, déléguée syndicale du site. « La direction est constamment dans les ateliers pour mettre la pression et commence à mettre des bâtons dans les roues pour calmer le mouvement. »

Et la syndicaliste de dénoncer « l'incohérence » des décideurs qui, après un premier samedi travaillé pour tous, ont du renoncer à celui prévu demain, 11 avril, lequel devait être basé sur le volontariat, mais n'a vu aucun candidat se présenter.

« Apparemment, ils veulent remettre cela samedi prochain et on nous a fait comprendre que, après le confinement, si on ne voulait pas faire ce samedi-là il y en aurait d'autres. Ça devient du grand n'importe quoi », déplore Annick.
« Si la direction faisait un geste, peut-être que cela passerait. Mais c'est toujours “plus tard, plus tard” », regrette Alain Bernier. Et les débrayages continuent.

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