Renault, sortie de route ?
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« Plus de 200 salariés », sur les 262 que compte le site au total, « mobilisés pour la sauvegarde leurs emplois », étaient rassemblés depuis 6 h locale devant l'usine, spécialisée dans la rénovation et le reconditionnement des moteurs et boîtes de vitesse, a indiqué à l'AFP Brahim Hachouche (FO).
« L'usine est à l'arrêt. Nous attendons quelqu'un de la direction centrale qui doit nous expliquer ; nous avons le soutien de la mairie », a ajouté M. Hachouche, en précisant que la grève était « reconductible ».
Le site de Choisy est le seul, sur les 14 que compte le groupe industriel en France, dont la fermeture définitive a été annoncée à ce stade à l'horizon 2022 dans le cadre du plan d'économies qui prévoit de supprimer 4 600 postes en trois ans en France soit près de 10 % des effectifs du groupe dans l'Hexagone. Son activité doit être transférée au site de Flins (Yvelines).
Le président de Renault Jean-Dominique Senard « doit venir à l'usine de Choisy-le-Roi, qu'il vienne présenter son plan auquel personne ne comprend rien. Nous n'attendrons pas la mi-juin pour avoir des explications. C'est d'abord aux salariés de Choisy qu'il doit des explications, pas aux médias ! », déclare l'intersyndicale dans un communiqué.
Selon Fabien Gâche, délégué central CGT, « les salariés ont bien compris que le projet n'avait pas d'autre objet que de réduire les capacités de production et n'entendent pas se laisser faire ».
« C'est plutôt salutaire, car au-delà de l'emploi, c'est l'activité de Renault dans son ensemble qu'ils défendent », a ajouté M. Gâche.
Selon lui, cette grève à Choisy-le-Roi est le « prélude à des actions massives de tous les établissements ». Une réunion de l'intersyndicale (CGC, CFDT, CGT, FO) au niveau central a eu lieu mardi matin « en ce sens » et une délégation de l'intersyndicale centrale doit se rendre mercredi sur le site du Val-de-Marne.
« L'objectif est de développer d'autres actions locales dans tous les sites et de viser une action plus globale de l'ensemble des salariés en y intégrant l'ingénierie, soit près de 15 000 personnes, encore en grande partie en télétravail », a ajouté M. Gâche.
Le constructeur automobile, en difficulté, a annoncé la semaine dernière un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros, et un prêt bancaire de 5 milliards d'euros auquel l'État doit apporter sa garantie.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a souhaité mardi que la direction de Renault mène un dialogue social « constructif et transparent » sur l'avenir des sites du groupe, notamment dans le Nord, pour valider ce prêt.
Il recevait mardi matin les représentants syndicaux du site de Maubeuge (Nord), les élus locaux et le président de Renault Jean-Dominique Senard pour évoquer l'avenir de ce site, dont le groupe envisage de transférer la production des utilitaires électriques Kangoo sur son site de Douai — environ 2 900 employés —, à environ 70 km de Maubeuge, qui hériterait d'une nouvelle plateforme.
Ce projet a suscité la colère des salariés de Maubeuge qui ont arrêté l'activité du site vendredi et ont manifesté samedi devant l'usine.
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