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EMPLOI

Zone aéroportuaire de Roissy-CDG : les syndicats défilent unis pour l'emploi

16 octobre 2020 | Mise à jour le 16 octobre 2020
Par | Photo(s) : Patrick Chesnet
Zone aéroportuaire de Roissy-CDG : les syndicats défilent unis pour l'emploi

APC ? RCC ? APLD ? Les négociations sont engagées pour répondre aux réorganisations dans les différentes entreprises présentes sur l'aéroport de Roissy. Avec, pour les syndicats, un seul mot d'ordre : la défense de l'emploi.
Combien sont-ils ? 1 500 ? 2 000 ? Une chose est sûre. Ils sont nombreux ce jeudi 15 octobre au matin devant l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle 1 à avoir répondu à l'appel pour une Marche pour l'emploi lancé par l'intersyndicale CGT FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, Sud Aérien de la zone aéroportuaire. « Une réussite », selon Éric Lamy, secrétaire général de l'Union locale de Roissy. Réussite, certes, mais qui témoigne surtout d'« une réelle inquiétude sur Roissy ».
C'est que, malgré une légère embellie pendant le mois d'août, vacances obligent, l'activité est retombée aux alentours de 20 % sur Roissy, de 30 % pour Orly. Et rien n'indique que, avec la nouvelle vague de Covis-19 déjà là, et alors que certaines métropoles connaissent désormais un couvre-feu, la situation s'améliore. Air France estimant ainsi que « le niveau d'activité de 2019 ne reviendra pas avant 2024 ». Pas très optimiste.

La pandémie prétexte aux restructurations

Reste une « bonne » excuse pour les principaux donneurs d'ordre, Air France et Aéroport de Paris, qui ont ressorti quelques vieux plans de réorganisation de leurs tiroirs. Souvent synonymes d'économies et de licenciements.
« On nous demande 60 millions d'économies et, depuis début septembre, on est en négociations sur 3 accords : un Accord de performance collective, un accord de Rupture conventionnelle collective et un accord d'Activité partielle de longue durée », détaille Floréal, délégué syndical CGT chez ADP. Accords qui devraient se traduire in fine par le départ de quelque 1 200 personnes, « toute la tranche d'âge supérieure à 56 ans ». Et les 700 embauches promises pour rajeunir le groupe peinent à convaincre ce syndicaliste qui se demande surtout à quelles conditions vont être soumis « ceux qui restent » alors que l'on évoque « des salaires gelés, des perte de primes et la suppression de jours RTT ».

7580 emplois menacés chez Air France

Même son de cloche chez Air France où le transporteur aérien prévoit la suppression de 7 580 emplois, dont plus d'un millier dans sa filiale Hop!, auxquels il ne faut pas oublier d'ajouter les 1 800 postes qui pourraient disparaître dans une autre de ses filiales, Servair, spécialisée dans la restauration aérienne. Avec, là encore les mêmes propositions, si l'on peut dire, faites aux salariés : RCC et APLD. « Non seulement Air France a reçu 7 milliards d'euros d'aide de l'État mais cette aide est conditionnée à une restructuration ! », dénonce Hervé Ossant, secrétaire général de l'UD CGT 93, rappelant au passage que « un emploi perdu sur la zone, c'est 4 ou 5 emplois induits qui disparaissent dans la région ».
Dans cette grande casse sociale annoncée, des têtes sont déjà tombées. En premier, celles des quelque 10 000 CDD et intérimaires employés sur la plate-forme [il y a environ 90 000 personnes tous secteurs confondus qui travaillent en temps normal sur cet aéroport, ndlr] dont les contrats n'ont pas été renouvelés. Celles de nombreux sous-traitants aussi, dont l'activité s'est brusquement interrompue. Comme Saïdou, en charge des « bagages en correspondance rapide entre 2 avions » pour la société Onet. « Dans mon service, c'est 300 personnes sur 400 qui sont au chômage partiel depuis mars denier. » Et l'avenir reste plus qu'incertain, « Air France nous a pris notre travail pour le donner à un autre prestataire ». La bataille pour le moins-disant social a manifestement commencé.
La belle unité, intersyndicale et interprofessionnelle, montrée pendant la marche s'avère donc plus que nécessaire car, comme le rappelait un syndicaliste FO présent : « Seuls, nous sommes invisibles. Ensemble, nous sommes invincibles ». Le combat pour la sauvegarde de l'emploi sur la zone s'annonce en effet de longue haleine.