Apprentissage : un pognon de dingue
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« Je garde toujours espoir mais à l'instant T, rien n'est fait… » Jean-Luc Ruckebusch, représentant syndical CGT à l'usine Bridgestone de Béthune, reste très prudent concernant le sort de l'usine de pneumatiques du Pas-de-Calais.
Après la réunion organisée le 19 octobre au ministère de l'Economie, les annonces d'Agnès Pannier-Runacher, ministre chargée de l'Industrie, évoquent un « scénario » alternatif à la fermeture du site, avec « 460 à 560 emplois maintenus » sur les 863 actuels.
Il est question d'un plan pour atteindre une production annuelle de 3 millions de pneus de haute qualité à Béthune, moyennant 100 millions d'euros d'investissements. L'enveloppe pourraient être prise en charge à « 10, 20 ou 30 % » par l'Etat et les collectivités locales, selon Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, présent à la réunion. Mais ce « scénario », basé sur une étude du cabinet Accenture, missionné par le ministère, suppose aussi des gains de productivité importants, estimés entre 25 % et 40 %.
Beaucoup de regards se tournent vers l'usine Bridgestone de Bari, en Italie, où après l'annonce en 2013 d'une fermeture, une partie de l'activité a finalement été maintenue, mais avec une baisse des rémunérations de 20 % à 40 %.
« Nous avons déjà perdu une prime de production équivalant à 8 ou 10 % du salaire. Vu le nombre de collègues qui touchent la prime d'activité, on ne peut pas dire que les salaires soient élevés à Bridgestone Béthune. Demain, pour garder son emploi en France, faudra-t-il être un travailleur pauvre ? », interroge Jean-Luc Ruckebusch.
Quant aux gains de productivité, ils rappellent furieusement l'accord de performance collective, baptisé Accord Vision 2021, que la direction de l'usine a voulu imposer. Le résultat du référendum qu'elle a organisé au printemps 2019 était sans appel : plus de 60 % contre l'accord, avec une participation supérieure à 90 %.
En réponse à la ministre, Bridgestone Europe a accepté du bout des lèvres « d'examiner [la] viabilité [de son scénario] durant les prochaines semaines ». Mais le communiqué du groupe est clair : sa priorité reste de « trouver toute solution externe susceptible de créer de nouvelles activités sur le site et pour le territoire ». En clair, se débarrasser de l'usine de Béthune et refiler le bébé à quelqu'un d'autre.
Tout comme le groupe japonais rappelle que « la procédure d'information-consultation sur le projet [de fermeture de l'usine, NDLR] et les négociations sur les mesures sociales se poursuivent ».
« On en est à auditer des cabinets de reclassement et on parle toujours de 863 emplois supprimés », confirme Jean-Luc Ruckebusch. L'objectif de Bridgestone serait de fermer définitivement les grilles début mai, « en espérant qu'avec le Covid, ils ne vont pas accélérer encore les opérations », commente le représentant CGT.
Lui n'en démord pas : le seul projet alternatif, c'est de « sauver le plus d'emplois possible » à l'usine de Béthune. « Bridgestone a de l'argent », insiste-t-il. Et si ses investissements devaient être subventionnés avec de l'argent public, « il faut nationaliser une partie de l'entreprise », conclut-il.
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