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ÉLECTIONS TPE

État des lieux des TPE franciliennes : surreprésentées mais peu pourvoyeuses d’emplois

8 février 2021 | Mise à jour le 8 février 2021
Par | Photo(s) : Fourmy Mario/ABACA
État des lieux des TPE franciliennes : surreprésentées mais peu pourvoyeuses d’emplois

Des employés du bistrot Chez Fabien, à Levallois-Perret, en novembre 2018

Les très petites entreprises (TPE) de moins de dix salariés dominent très largement le tissu économique francilien de par leur nombre. Hôtellerie-restauration, commerce, activités scientifiques, techniques ou juridiques, elles s'illustrent tout autant par leur diversité que leur fragilité.

Un commerce de proximité à Paris, un spécialiste de la logistique dans le Val-d'Oise, un cabinet de conseil dans les Hauts-de-Seine… En Île-de-France, les très petites entreprises (TPE) apparaissent de loin comme le type de sociétés le plus répandu, à l'image de ce qui s'observe dans les autres régions.

Une étude de l'Insee (Insee Analyses – Île-de-France (déc. 2015), la dernière en date, estimait en 2015 que deux entreprises franciliennes sur trois (66 %) employaient moins de dix salariés, soit 487 000 établissements selon les critères de la loi de modernisation de l'économie (LME), c'est-à-dire hors régime des autoentrepreneurs ou micro-entreprises.

Paris en abrite un peu plus que les autres départements. Dans la capitale, jusqu'à 69 % des entreprises sont des TPE, contre 64 % en petite et en grande couronne. À l'opposé, leur part est la plus faible dans les Hauts-de-Seine (63 %).

Une forte dominante scientifique et technique

Les TPE franciliennes ont des terrains de prédilection. Ainsi, c'est dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques qu'elles sont les plus nombreuses : environ 24 % des TPE d'Île-de-France s'y rattachent.

Une particularité régionale, puisqu'à peine 12 % des TPE des autres régions concernent ces métiers. Plus conforme aux tendances nationales, le commerce arrive en deuxième position, avec 18 % des très petites structures.

Puis viennent la construction, l'information et la communication – une autre spécificité francilienne – l'immobilier, l'hébergement-restauration, les activités de services administratifs et de soutien, les transports et l'entreposage. Plus marginaux, les arts, spectacles et activités récréatives, les autres activités de services, mais aussi l'industrie, représentent chacun moins de 5 % des TPE.

Les spécialisations varient aussi d'un département à l'autre. À Paris, les activités spécialisées, scientifiques et techniques sont surreprésentées, puisqu'un tiers des TPE en relève, contre un quart seulement dans l'ensemble de la région. Les TPE parisiennes abondent par exemple dans le secteur du conseil pour les affaires et la gestion, ou encore les activités juridiques.

Une préférence qui gagne aussi les très petites structures des Hauts-de-Seine et des Yvelines. En revanche, le commerce domine largement les TPE des autres départements : il occupe 23 % de celles de Seine-Saint-Denis, 21 % de celles du Val-d'Oise, du Val-de-Marne et de l'Essonne. Mais qui dit entreprise ne dit pas employeur.

60 % des structures n'embauchent personne

Ainsi, les 487 000 structures de moins de 10 salariés comptabilisées par l'Insee débouchent sur seulement 464 100 salariés en équivalent temps plein (ETP). Soit 22 % des emplois d'Île-de-France en ETP, contre 29 %, en moyenne, ailleurs en France.

Ce qui fait dire à l'Insee que, bien qu'elles soient aussi représentées que dans les autres régions, les TPE franciliennes « contribuent moins à l'emploi et à l'économie de la région », car « plus souvent non employeuses ».

En Île-de-France, 60 % des TPE n'embauchent aucun employé, contre 55 % d'entre elles ailleurs dans l'Hexagone. C'est particulièrement le cas à Paris, où les artisans et les professions libérales (avocats, architectes, etc.) sont très présents.

Or, « huit TPE sur dix ayant le statut d'artisan n'emploient pas de salarié et neuf sur dix quand il s'agit de professions libérales », rappelle l'Insee. À l'inverse, les entreprises du commerce comptent plus souvent du personnel que les autres. Chez celles qui en emploient, l'effectif médian est d'environ d'1,76 salarié.

Un turn-over important

Bien que moins nombreuses que les TPE sans salariés, les très petites entreprises « employeuses » produisent par ailleurs plus de richesse que les autres. En Île-de-France, leur chiffre d'affaires médian est près de six fois supérieur, de l'ordre de 235 000 euros contre 41 400 euros.

Selon l'Insee, elles créent 29,5 milliards d'euros de valeur ajoutée, contre 10,1 milliards pour les TPE sans salariés. Toutes structures confondues, les « moins de dix salariés » contribuent à hauteur de 13 % au chiffre d'affaires global des sociétés franciliennes, et à 19 % de la valeur ajoutée. Une autre spécificité des très petites structures tient à leur fragilité.

Celles d'Île-de-France n'y échappent pas : elles constituent l'écrasante majorité parmi la moitié des entreprises qui auront disparu dans les cinq ans suivant leur création, d'où un très fort taux de renouvellement d'une année à l'autre.

Et ce, alors que les créations d'entreprises ne cessent d'augmenter. Selon la CCI Paris-Île-de-France (Enjeux Île-de-France n° 213, juillet 2019, publié par le Crocis), le nombre de nouvelles sociétés, hors autoentrepreneurs, est passé d'environ 77 000 en 2015 à 98 780 en 2018.

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