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INDUSTRIE

Les syndicats de Bosch Rodez lancent un ultimatum au gouvernement

10 mars 2021 | Mise à jour le 11 mars 2021
Par | Photo(s) : DR
Les syndicats de Bosch Rodez lancent un ultimatum au gouvernement

Piquet de grève chez Bosch Rodez le 8 mars 2021

L'annonce de 750 suppressions d'emplois d'ici 2025 chez Bosch Rodez a déclenché spontanément une grève ce lundi 8 mars 2021. Les syndicats laissent au gouvernement jusqu'à ce vendredi 12 mars 2021 pour répondre à leur exigence d'une table ronde sur site avec le ministre de l'Économie.

Ce lundi 8 mars 2021, les salariés de Bosch Rodez ont arrêté le travail. En cause, l'annonce cataclysmique par Heiko Carrie, président de Bosch France venu sur place le vendredi 5 mars 2021 avec dans sa valise le projet de la suppression de 750 emplois d'ici 2025.

« Le mouvement a été spontané. Lundi à six heures les salariés ont débrayé jusqu'à onze heures et ont demandé aux trois syndicats (CGT, CFE-CGC, Sud) de s'exprimer. Les syndicats portent ensemble trois exigences ; la première est le refus des licenciements, la seconde est de ne pas négocier sans projet industriel et la troisième est la tenue d'une table ronde sur site avec les organisations syndicales, la direction de Bosch et les ministres Bruno Le Maire ou Agnès Pannier-Runacher. Dans le cas contraire, des actions de mobilisation seront engagées dès lundi prochain » rapporte Stéphane Puech, secrétaire du syndicat CGT Bosch Rodez.

Les ministres au pied du mur

« Pour la CGT, il est essentiel de mettre les ministres devant leurs responsabilités et que soient respectés les engagements de diversifier le site avec de nouvelles productions. Nous demandons donc des engagements fermes pour acter des investissements afin de sauvegarder nos emplois, et non pas de belles promesses comme ce fut le cas ces trois dernières années » poursuit le syndicaliste.

La demande est relayée jusque par des députés de la majorité LREM, comme Stéphane Lazars qui a interpellé Agnès Pannier Runacher lors des questions au gouvernement du 9 mars 2021, en rappelant les aides fournies par l'Etat à Bosch, alors que la firme allemande n'a nullement respecté ses promesses d'investissements en France.

Bosch Rodez compte 1250 salariés et est essentiellement orienté sur la production du moteur diesel et la direction de Bosch a beau jeu de surfer la mauvaise réputation environnementale de ce carburant.

Diversifier les sources d'énergie

Pour la CGT, il est indispensable d'articuler social et écologie, production et respect de l'environnement. Mais un rapport de décembre 2020 contredit certains préjugés. Et le député de s'insurger de la non-prise en compte d'une récente étude menée par l’IFP Energies nouvelles (IFPEN) , laquelle a mis en évidence que les nouveaux modèles au gasoil respectent désormais les normes, y compris en usage réel.

« Il est démontré qu'ils sont plus vertueux que les autres moteurs thermiques. Il est regrettable que l'idéologie l'emporte sur la science » martèle le parlementaire.
Une idée que partage Jacques Douziech, président de l'UD CFE-CGC Aveyron : « Bien évidemment, la qualité de l'air que nous respirons est une de nos préoccupations mais faut-il encore que le débat sur ce sujet primordial soit honnête et en aucun cas dévoyé par certaines personnes qui ignorent qu'il existe des femmes et des hommes au-delà des ceintures ultra urbaines. » Pour lui, avec le tout électrique, « les grands gagnants sont les propriétaires des mines de nickel, lithium, cobalt… qui vont pouvoir pleinement extraire ces métaux précieux dans des pays situés à plusieurs milliers de kilomètres (…). »

« Nous demandons des investissements immédiats pour maintenir l'emploi parce que les besoins en moteurs diesel existeront au moins jusqu'en 2040. En même temps, il faut investir pour évoluer vers des diversifications, l'hydrogène et d'autres technologies » précise Stéphane Puech.

L'Aveyron en ébullition

Le 21 février 2021, quelque 3000 personnes étaient rassemblées en présence de Philippe Martinez devant la fonderie automobile SAM de Decazeville à une quarantaine de kilomètres de Rodez. Bosch Rodez et la SAM Decazeville sont des sites industriels majeurs pour le département.
Avec l'hécatombe qui se profile aussi actuellement parmi les nombreux sous-traitants aéronautiques de la région, c'est tout un département qui est menacé de ruine économique et de désertification. Les services publics, hôpitaux, écoles, ou les commerces de centre-ville subiraient nécessairement l'effet domino. Pour l'heure, les salariés de la SAM et ceux de Bosch Rodez sont amenés à converger lors d'un rassemblement prévu ce jeudi 11 mars 2021 à 11 heures sur la place des Ruthènes à Rodez.

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