L’avenir de la centrale de Cordemais de nouveau en suspens
Cordemais, l’une des deux dernières centrales à charbon en France, veut carburer au vert. Le 17 avril, près de 500 élus et militants sont venus défendre le projet... Lire la suite
Depuis le 5 août, à l’appel de la CGT, syndicat majoritaire au sein de l’usine, des salariés bloquent des postes stratégiques, pour une durée non déterminée, ce qui a conduit à l’arrêt de la centrale biomasse, dont le fonctionnement avait repris progressivement.
« On attend de l'État qu’il prenne ses responsabilités et qu’il mette autour de la table tous les acteurs autour d’un projet qui préserve tous les emplois » , a déclaré à l’AFP Nadir Hadjali, responsable CGT sur le site.
Fin juillet, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévoyant la suppression de 98 postes sur 154, en raison de l’arrêt du charbon.
Propriété du groupe GazelEnergie, l’usine installée près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) fait partie des quatre dernières centrales électriques à charbon, énergie nocive pour le climat, que la France a décidé de fermer à partir de 2022.
L’unité de biomasse qui la remplace et dans laquelle ont été investis quelque 300 millions d’euros, représente environ 80 emplois directs, selon GazelEnergie.
D’une puissance de 150 mégawatts, la centrale biomasse est critiquée par des associations écologistes pour son gigantisme. Elle doit fournir à terme 6% de la production d’électricité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en consommant 850.000 tonnes de biomasse, en grande partie du bois.
Pour la CGT, la biomasse ne compensera pas la perte des « 700 emplois indirects » liés à la perte de l’activité charbon. Elle demande un plan industriel précis et des engagements fermes.
GazelEnergie a proposé la création d’une fondation pour la réindustrialisation du site, à laquelle elle participerait financièrement de « manière assez importante » et, si le projet est viable, la mise à disposition d’un terrain, a souligné la direction de l’entreprise, filiale du groupe EPH du Tchèque Daniel Kretinsky.
« Cela fait des années qu’on en parle, mais une fondation pour faire quoi ? La direction qui serait à voix égales avec la CGT fera tout pour torpiller les projets » , assure Nadir Hadjali.
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