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SALAIRE

Conférence sociale : tout ça pour ça !

17 octobre 2023 | Mise à jour le 17 octobre 2023
Par et | Photo(s) : Xose Bouzas / Hans Lucas. via AFP
Conférence sociale : tout ça pour ça !

Très attendue par les Français, la journée d'échanges et de réflexions voulue par l'Élysée autour des rémunérations et du pouvoir d'achat s'est révélée « décevante », selon la CGT.

 

La question du pouvoir d'achat et des salaires était au cœur de la conférence sociale à laquelle la Première ministre Élisabeth Borne a convié les partenaires sociaux ce 16 octobre, au Conseil économique, social et environnemental. Patronat et syndicats de salariés se réunissaient autour de quatre grands thèmes traités en ateliers : les minima conventionnels, les classifications et les déroulés de carrière ; les temps partiels et les contrats courts ; les exonérations de cotisations, les primes d'activité, le tassement des rémunérations ; et, enfin, l'égalité professionnelle femmes-hommes, ajoutée in extremis sous la pression de la CGT, de la CFDT et de FO. « Nous avons réclamé que cette thématique soit traitée en propre et pas saupoudrée de manière aléatoire sur les différents thèmes déjà prévus», s'est félicitée en amont de la conférence Agathe Le Berder, négociatrice pour la CGT.

Salaires réels en baisse

Annoncée fin août par le chef de l'État lors des rencontres de Saint-Denis avec les principaux partis au Parlement, la conférence sociale s'inscrivait dans un contexte d'inflation élevée qui dure (près de 5 % à ce jour et + 21,3 % pour les prix de l'alimentaire sur deux ans) et alors que le salaire réel moyen par personne a baissé de 2,8 % entre l'été 2022 et l'été 2023. La CGT s'était rendue place d'Iéna, à Paris, avec toute une série de propositions destinées à répondre à l'urgence de la situation pour des millions de personnes : le Smic à 2 000 euros brut pour un temps plein ; l'indexation automatique des salaires sur les prix ; la transposition de la directive européenne du 10 mai 2023 visant à renforcer l'application du principe d'égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes pour un même travail ou un travail de même valeur ; la lutte contre les temps partiels imposés ; la suppression des exonérations de cotisations sociales pour en finir avec les trappes à bas salaires ; ou encore une sur-cotisation retraite pour les employeurs de salarié.e.s à temps partiel.

Aucune mesure concrète immédiate

Bilan d'une journée qui aura réuni six ministres, sept organisations de salariés et six représentants patronaux : « décevant », « en décalage complet avec la situation vécue par des millions de salarié.e.s », a déclaré Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Car, de fait, les sanctions, évoquées par le gouvernement à l'encontre des branches professionnelles dont les minima se situent en dessous du Smic (40 % des 171 branches), n'interviendront pas avant le 1er juin 2024. La pression sur les aides publiques, elle, sera « très légère » et ne concernera que huit branches. Pour le reste, rien qui débouche sur des « mesures concrètes immédiates ». Tant en ce qui concerne la refonte de l'index de l'égalité professionnelle ou la création d'un haut conseil des rémunérations dont les contours et le fonctionnement restent à définir…