Un documentaire peu banal, puisque Anne Kunvari filme, en plein accord avec Anne Matalon, l'évolution inéluctable de la maladie dont cette dernière souffrait depuis quatorze ans. Un cancer chronique, avec son lot de rémissions, de récidives, de rechutes, jusqu'à la mort d'Anne Matalon, en juillet 2012, dont elle aurait aimé choisir « le moment et la manière »…
Sujet grave, s'il en est, dont les deux Anne ont eu envie de faire un film qui soit utile, à la fois aux patients et à leurs proches, mais aussi et surtout à faire avancer le débat sur la fin de vie en France.
Quelques mois après, en décembre 2012, le rapport du Professeur Sicard, remis au Chef de l'Etat, venait en quelque sorte conforter les demandes qu'Anne Matalon avait hélas faites en vain et ainsi compléter la « loi Léonetti » qui, depuis 2005 a montré ses limites et ses insuffisances. Ce rapport préconise le respect absolu de la personne, le développement et l'évaluation d'une « culture palliative », la possibilité d'un geste médical accélérant la survenue de la mort et le refus de tout acharnement thérapeutique, l'ouverture d'une réflexion sur le suicide assisté.
Un film en pleine actualité, car le rapport Léonetti-Claeys, missionné en juin 2014, doit être rendu au plus tard le 1er décembre 2014 et que la question du débat parlementaire révisant la loi Léonetti est toujours en suspend.
Anne Matalon était une personne peu banale, écrivaine et, elle avait créé en 2005 « L'embellie », une boutique entièrement dévolue au bien-être des personnes atteintes de cancers, ne les réduisant pas à leur état de santé (Voir ci-dessous).
Elle avait aussi beaucoup témoigné pour que la voix des patients soit entendue et prise en compte.
D'une intelligence et d'une lucidité qui forcent l'admiration, Anne Matalon a, avec Anne Kunvari, permis qu'existe ce très beau film d'amitié, de lutte et de dignité. Vous n'oublierez pas son sourire…
Le film sera présenté le 27 novembre à 19H à l’Assemblée nationale en clôture du colloque – organisé à 14 heures par EELV – intitulé »Notre fin de vie et si on en parlait dignement? »
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En février 2007, Anne Matalon accordait cet entretien à La nouvelle Vie ouvrière :
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