À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
RÉTROSPECTIVE

L'audacieuse Niki

5 décembre 2014 | Mise à jour le 6 avril 2017
Par
L'audacieuse Niki

Féministe et féminine, Niki de Saint-Phalle fut à l’avant-garde dans son oeuvre comme dans sa vie, qu’elle décida de prendre en main en repoussant les figures imposées.

Dolores

Rien apparemment ne destinait Niki de Saint Phalle (1930-2002) à devenir une artiste d'avant-garde. Issue d'une famille de grands banquiers – son nom à rallonge (Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle) en atteste, elle est d'abord mannequin et fait les unes des grands magazines américains. Mais Niki est mal à l'aise dans son milieu comme dans son rôle de poupée.

 

À la suite d'une grave dépression et d'un séjour en hôpital psychiatrique, victime d'un père incestueux, elle crée dès la fin des années 1950 des œuvres bien singulières où la femme est à l'honneur, à la fois victime de sa condition subalterne et héroïne d'un monde à réinventer. La lecture du Deuxième sexe (1949) de Simone de Beauvoir la marque profondément. Elle se revendique féministe autant que féminine. « Je veux être supérieure : avoir les privilèges des hommes et en plus garder ceux de la féminité, tout en continuant à porter de beaux chapeaux », déclare-t-elle.

Sébastien

Le Grand-Palais lui consacre une rétrospective qui présente, avec plus de 200 œuvres et archives, toutes les facettes de l'artiste : à la fois peintre, assemblagiste, sculpteure, graveuse, performeuse et cinéaste expérimentale. On connaît le côté ludique et coloré de ses sculptures mais on ignore souvent la violence et l'engagement présents dans ses créations. Si ses tirs publics (de 1961 à 1970) sur des toiles recouvertes de plâtre blanc, refermant des objets et des poches de couleur soigneusement placés, la rendent célèbre, ils font aussi scandale.

Outre la performance artistique, la carabine vise des autels, symbole du puritanisme américain. Niki dénonce encore la ségrégation raciale ou les guerres coloniales. Un engagement prônant la liberté qui explose à travers les séries des Mariées, Accouchements, Déesses, Nanas, Mères dévorantes, tout comme dans ses performances, ses films, ses textes et ses déclarations. Une sacrée nana !

Niki de Saint Phalle, au Grand-Palais, jusqu'au 2 février,
www.grandpalais.fr