Consommateurs qui vous précipitez pour acheter, pour vous ou vos proches, le dernier modèle du téléphone portable X ou la dernière console de jeu Y, avez-vous songé aux conséquences de cette consommation effrénée?

Didier Daeninckx nous invite à plus de modération en imaginant l'histoire de Chérald, jeune Congolais de treize ans, enlevé avec ses camarades de classes par un de ces innombrables groupes armés qui s'assurent une rente grâce au juteux commerce du coltan (1).

L'enfant est prisonnier dans un camp de travail minier où la vie est sans valeur et où ses semblables travaillent comme esclaves de ces milices. L'écrivain n'a certes pas eu besoin de chercher loin l'inspiration pour imaginer son personnage principal. De nombreux médias et ONG se sont fait l'écho de la situation de ces enfants enrôlés de force dans les mines de coltan ou d'autres «terres rares». Lorsqu'il parvient à s'échapper et à fuir vers l'Europe, Chérald y remonte la filière du coltan et en découvre les inconscients «recéleurs», leur téléphone vissé à l'oreille, dont certains ont son âge…

Ce texte court et percutant rend visible et vivante une réalité occultée et rappelle à chacun que sa responsabilité individuelle importe.

(1) Ce minerai rare et très résistant à la corrosion est indispensable pour la fabrication d'équipements électroniques. Utilisé par l'aéronautique, il est surtout exploité pour les téléphones mobiles. C'est l'une des causes de l'instabilité des Sud et Nord Kivu (République démocratique du Congo) et de toute la sous-région (Rwanda, Zaïre). Les populations, mais aussi la faune et la flore, paient un lourd tribut à ce commerce dévastateur pour les pays du Sud.

Mortel smartphone, de Didier Daeninckx.
Editions Les romans de la colère, collection Osaka.
53 p., 7 euros.

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Pour en savoir +

Blood in the mobile / Du sang dans nos portables par Super_Resistence

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