Portrait de famille
Lorsqu’il part en Argentine, Jérémie Reichenbach souhaite filmer une expérience d'autogestion dans le monde du travail. Il découvre à Bahia Blanca, dans la province de Buenos Aires, un abattoir repris par une partie de ses ouvriers. Accueilli par la famille du jeune Tato, son projet de film se transforme en une saga familiale qui deviendra « Sangre de mi sangre », présenté en 2014 lors du festival Cinéma du réel.
Pendant quatre années, le réalisateur, qui tourne seul, va se fondre dans cette grande famille remuante où quatre générations vivent sous un même toit. Il suit Tato et ses proches pendant le travail à l'abattoir, assiste aux discussions sur la répartition des bénéfices de l'entreprise – sans doute la partie la plus intéressante du film –, tout en suivant l'évolution du jeune homme.
Entre la maison, l'église, le travail et les fêtes familiales, le fil conducteur est Tato, qui vit alors son passage à l'âge adulte, puisqu'il tombe amoureux et devient père. Quelques bases de la société argentine sont esquissées, qu'on aurait aimé voir creuser: les racines indigènes, les stéréotypes machistes, les raisons qui ont poussé cette famille à relever le défi d'une autogestion qui a marqué beaucoup d'entreprises du pays.
Si la galerie de portraits est certes attachante, on reste un peu sur sa faim pour ce premier long-métrage où l'on aurait aimé entendre s'exprimer plus directement les protagonistes.
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Sangre de mi sangre. Réalisé par Jeremy Reichenbach. Durée 1heure 20.
Le site du film : sangredemisangre.info