25 novembre 2015 | Mise à jour le 28 février 2017
Par
Dee Brooks
| Photo(s) : AFP et A. Lejarre, le bar Floréal
Le 24 novembre 1995 débutait une grève massive et unitaire en réaction contre le plan Juppé. Les documentaristes captent alors ce mouvement social qu'un cycle de trois rencontres-projections remet en mémoire.
Le 15 novembre 1995, le plan du premier ministre de Jacques Chirac prévoyant l'allongement de la durée de cotisation pour les agents du secteur public, diminuant nombre de droits sociaux et aggravant la gestion uniquement financière du secteur de la santé, était vécu comme une véritable provocation.
Une grève massive et unitaire paralyse alors de nombreux services publics, dont les transports. Des centaines de milliers de manifestants, aussi bien du secteur privé que de la fonction publique, défilent en lançant le fameux « Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! ».
Ce mouvement, le plus massif depuis 1968, marque la dernière transmission massive d'esprit de lutte entre la génération ayant connu les Trente Glorieuses et la suivante, et dans les formes traditionnelles de mobilisation.
Dans les AG et les piquets de grève, chacun prend la parole, et toutes les professions se côtoient dans les manifs où commence à émerger un mouvement de critique des médias qui n'est jamais retombé depuis.
Dans les grandes villes et notamment dans l'agglomération parisienne, de gigantesques embouteillages sont l'occasion d'expérimenter le covoiturage – et donc de parfois mieux connaître son collègue de travail ou son voisin !
Cheminots en tête, reconnaissables à leurs torches rouges d'alarme, les cortèges massifs ont bien sûr fait sortir les documentaristes, en herbe ou confirmés, conscients que c'était là un moment important pour le cinéma du réel.
L'association Périphérie propose trois soirées, animées par Tangui Perron, s'ouvrant le 27 novembre (à 20 h 30 au cinéma Le Méliès, à Montreuil) par la projection-débat autour de la prenante fiction Nadia et les hippopotames, que Dominique Cabrera signera en 1999, puis le 2 décembre de 14 à 17 heures avec une table ronde aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis, en présence de Bernard Thibault (avec projection d'extraits de films de cheminots).
L’événement se clôt le 4 décembre à La commune libre d'Aligre, où sera projeté à 20 heures l'excellent documentaire Paroles de grève, de Sabrina Malek et Arnaud Soulier, version courte de leur film Chemins de traverse, tourné pendant la grève des cheminots de la gare d'Austerlitz.
Didier Le Reste et Gilbert Garrel, ex et actuels secrétaires généraux de la fédération des cheminots devraient être présents, de même que Sabrina Malek et Dominique Cabrera.
Arnaud Soulier et Sabrina Malek, 1996
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