
Dossier 137, un film qui joue sur les contrastes
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Elles n'ont pour tout bien que leur jeunesse, et, pour passé, des histoires de violence, de familles éclatées, de misère et de guerre. La plupart se sont enfuies de chez elles pour atterrir dans un ghetto d'Abidjan (Côté d’Ivoire), où elles n'ont souvent pour tout bien qu'un pagne à poser sur un morceau de trottoir.
Bijou, Blancho, Chata, Khady, Mahi ont accepté de poser, d'abord, devant l'appareil photo d'Éliane de Latour, qui leur a proposé de monter une exposition de ces images pour réunir quelques fonds et leur venir en aide. Trois ans après ces premières rencontres, la réalisatrice revient dans le ghetto d'Abidjan, à la recherche des « go », jeunes femmes, exclues parmi les exclus, au plus bas de l'échelle sociale des parias.
Derrière les – superbes – images de ce film, on imagine le long travail pour gagner leur confiance et être admise dans leur intimité. Quasiment toutes illettrées, en rupture avec une société qui les stigmatise, les « go » cherchent juste à survivre, et leur rêves sont façonnés par les images de la télévision. Certaines ont des enfants qui partagent avec elles ces conditions de survie dans la plus extrême précarité.
Les « go » parlent peu, et leur relégation sociale ne leur permet pas d'avoir une quelconque conscience d'une autre vie possible. Avec les quelques subsides collectés, Éliane de Latour, qui aurait aimé sensibiliser et impliquer une ONG locale sur le sort de ces jeunes femmes, se heurte à un refus… Des causes perdues, lui réplique-t-on…

Alors elle propose, au moins, de les aider à se procurer un toit, ce sera « la casa des go », un abri minimal, un endroit où se poser, se laver, se nourrir, dormir en sécurité. À ce projet s'adjoint, pour celles qui le désirent, un début d'alphabétisation, nécessaire à leur resocialisation.
Mais comment vivre en commun, manifester un minimum de solidarité, répartir équitablement les tâches domestiques quand on n'en a eu aucun exemple et aucune transmission, et que la loi de la jungle a régi votre vie ? « La casa des go », tentative de réinsertion sociale, fonctionnera pour certaines tandis que d'autres ne parviendront pas à saisir cette main tendue…
Filmé au plus près des femmes, Little go girls ne juge pas, mais témoigne de l'immense violence de la condition humaine dont femmes et enfants sont toujours les premières victimes. Néanmoins, Éliane de Latour montre que même dans les bas-fonds les plus sordides, il est possible d'aider ces jeunes femmes à reprendre leur vie en main.
Une malmenée trouvera toujours une plus faible qu'elle dans un système de dépendance qui s'étend à toutes les relations, dans un monde où “chacun est dans son chacun”.
Interview d'Éliane de Latour

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Inspiré de la vie de Narges Mohammadi, figure emblématique de la lutte pour les droits humains en Iran, et co-écrit avec Mohamed Rasoulof, 7 jours, le huitième long-métrage... Lire la suite