Cultiver la tolérance

Après avoir signé Le restaurant de l'amour retrouvé et Le ruban, Ito Ogawa aborde dans Le jardin arc-en-ciel un thème assez peu présent dans la littérature japonaise : celui de l'homosexualité féminine et de l'homoparentalité.

Mais l'écrivaine le fait à sa manière, qui est de se placer au plus près des êtres et de leurs motivations profondes, avec une humanité bienveillante et généreuse.

Sur un quai de gare, Izumi, jeune mère qui élève seule son fils, croise Chiyoko une lycéenne de 19 ans qui projette de se jeter sous un train. Izumi lui vient en aide avec beaucoup d'empathie et de délicatesse et toutes deux vont alors s'apercevoir qu'elles vivent un tournant décisif de leur vie. Les deux femmes tombent amoureuses et, unissant leurs solitudes – bien qu'inquiètes de la réaction de Sosûke, le fils d'Izumi – décident de vivre ensemble.

Craignant le regard peu amène porté sur leur couple et les obstacles de la grande ville, elles décident de s'installer avec le garçonnet dans un village montagnard où le trio va créer une maison d'hôtes sous la bannière arc-en-ciel.

Mais la nouvelle famille va bientôt s'agrandir de manière inattendue et tisser autour d'elle des liens qui dépassent toutes les différences et les préjugés. Une petite communauté se constitue, qui aide chacun de ses membres à se reconstruire dans un lieu de convivialité et de consolation, et l'on viendra de loin pour apprécier l'hospitalité de ce gîte pas tout à fait comme les autres.

Écrit avec sensibilité et un optimisme qui ne masque pas les difficultés Le jardin arc-en-ciel est une lecture de vacances idéale : facile à lire, tendre et témoignant de ce que l'humain a de meilleur.

Par les temps qui courent, on en a grand besoin.

Le jardin arc-en-ciel,de Ito Ogawa, traduction de Myriam Dartois-Ako.

Éditions Philippe Picquier. 304 pages, 19,50 €.